S'abonner

P022 - Alimentation et insécurité alimentaire en France - 07/12/10

Doi : NUCLI-12-2010-24-S1-0985-0562-101019-201005518 

H* Escalon [1],

A Bocquier [2],

N Lydié [1],

F Beck [1],

N Darmon [3]

Voir les affiliations

Introduction et But de l’étude. – Il est aujourd’hui établi que les populations les moins favorisées sont davantage touchées par les maladies cardio-vasculaires, certains cancers, le diabète, l’obésité ou l’ostéoporose, pathologies liées en grande partie à l’alimentation. Certaines études ont mis en évidence de fortes inégalités sociales en termes de consommation alimentaire et d’apports nutritionnels. Pour la première fois, dans le cadre de son troisième exercice, le Baromètre santé nutrition 2008 a spécifiquement enrichi son questionnaire sur cette thématique, dans l’objectif d’analyser et de suivre l’évolution des disparités socio-économiques pouvant émerger au niveau des connaissances, des perceptions et des comportements alimentaires. Un indicateur relatif à l’insécurité alimentaire des individus a ainsi été introduit. L’objectif est ici de présenter les différences de comportements alimentaires observées selon le degré d’insécurité alimentaire.

Matériel et Méthodes. – Le Baromètre santé nutrition 2008 a été mené auprès d’un échantillon aléatoire de 4 714 personnes francophones âgées de 12 à 75 ans, représentatif de la population résidant en France métropolitaine. L’enquête a été effectuée par téléphone (filaires, portables et « dégroupés »). La perception de l’insécurité alimentaire a été étudiée à l’aide de l’USDA Food Sufficiency Indicator chez les individus âgés de 25 à 75 ans (n = 3 441). Les consommations alimentaires ont été recueillies à l’aide d’un rappel de 24 h semi-quantitatif. Différentes dimensions des comportements alimentaires des personnes appartenant à un foyer en situation d’insécurité alimentaire quantitative (i.e. déclarant qu’il leur arrive de ne pas avoir assez à manger) ont été comparées à celles des personnes en situation de sécurité alimentaire (en mesure de manger tous les aliments qu’elles souhaitent) par des tests du Chi2 et/ou de régressions logistiques multiples.

Résultats. – En 2008, 2,5 % des personnes âgées de 25 à 75 ans seraient en situation d’insécurité alimentaire quantitative en France. Elles sont en proportion deux fois moins nombreuses que celles en situation de sécurité alimentaire à avoir un indice de diversité alimentaire maximal (25,2 % vs 52,6 %). Leur alimentation est par ailleurs caractérisée par une moindre fréquence de consommation de fruits, de légumes et de poisson, et par un nombre plus faible de repas par jour ainsi que de plats par repas. Leur fréquence de consommation de boissons sucrées (sirop et sodas) apparaît en revanche plus élevée. Elles ont aussi un recours aux plats tout prêts plus fréquent : 47 % en consomment au moins deux fois par semaine (contre 22 % des personnes en situation de sécurité alimentaire).

Conclusion. – Les actions de promotion de la santé à mettre en œuvre en direction de ces populations précarisées devraient viser à augmenter à la fois leur apport alimentaire en quantité (celles-ci étant plus nombreuses à avoir un nombre de repas plus faible que les autres) et en qualité (leur alimentation étant globalement moins diversifiée), en prenant en compte les contraintes économiques auxquelles elles sont confrontées. La distribution de « chèques fruits et légumes » aux personnes les moins favorisées est un exemple d’action allant dans ce sens, susceptible d’une forte opérationnalité.




© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 24 - N° S1

P. 59 - décembre 2010 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • P021 - Consommation de produits laitiers, apports en calcium et évolution à 5 ans des composantes du syndrome métabolique dans la cohorte STANISLAS
  • B* Herbeth, A Samara, N C Ndiaye, G Siest, S Visvikis-Siest
| Article suivant Article suivant
  • P023 - Consommation d’huile d’olive, acide oléique plasmatique et risque d’accident vasculaire cérébral
  • C* Samieri, C Féart, C Proust-Lima, E Peuchant, C Tzourio, C Stapf, C Berr, P Barberger-Gateau

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.