P024 - Différences homme-femme dans la relation entre insulinorésistance et vieillissement : résultats à long terme de la cohorte SUVIMAX-2 - 07/12/10
S* Lambert Porcheron [1],
E Kesse-Guyot [2],
S Hercberg [2],
A Charrie [3],
M Laville [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’âge s’accompagne d’une altération du métabolisme du glucose qui favorise l’intolérance au glucose et le diabète de type 2. Les anomalies mises en cause sont l’insulinorésistance et un déficit d’insulinosécrétion. Pour les apprécier à l’échelle de la population, plusieurs index, basés sur le dosage de l’insulinémie et de la glycémie à jeun, ont été développés et validés [1 ] [2 ] :l’index HOMA-IR et plus récemment l’index QUICKI pour l’insulinorésistance et le Homa β pour apprécier l’insulino-sécrértion. Nous rapportons ici les données issues de l’analyse en sous-population des régions Rhône-Alpes Auvergne de la cohorte COMPALIMAGE qui repose sur la cohorte SUVIMAX initiée en 1994 et constituée d’une population d’adultes d’âge mûr.
Matériel et Méthodes. – Les sujets n’ayant pas de maladies chroniques majeures (maladies cardio-vasculaires et cancers), âgés de plus de 60 ans et non fumeurs ont été sélectionnés. Pour ces sujets, la qualité du vieillissement (SQV) a été évaluée par un score composite intégrant différents marqueurs du vieillissement (cognitifs et physiques). Un score validé a été utilisé pour chiffrer l’adéquation aux recommandations PNNS (PNNS-Guidelines Score) en se basant sur les données alimentaires recueillies 13 ans plus tôt. Les sujets ayant des scores hauts et bas (selon la distribution et les tertiles) ont été sélectionnés. Au total, 189 sujets ont été prélevés à jeun. Le dosage de la glycémie a été fait par méthode enzymatique à l’hexokinase. Les insulinémies ont été dosées par radio-immunoessai (CISBIO Bi Insuline IRMA France)
Résultats. – Les différents index sont corrélés à l’IMC mais pas à l’âge, que ce soit dans la cohorte nutrition ou dans celle sélectionnée sur le critère vieillissement. Aucune différence concernant les index d’insulinorésistance et d’insulinosécrétion n’a été observée en fonction du niveau du PNNS-GS (N = 124, p = 0,06) ou SQV (N = 134, p = 0,06) après ajustement sur le sexe, l’âge et l’IMC (analyse de covariance). Les hommes ayant un score élevé pour le PNNS-GS présentaient une meilleure préservation de l’insulino-sécrétion (N = 62, p < 0,05). Les femmes ayant un score bas pour la qualité du vieillissement présentaient une insulinorésistance HOMA et QUICKI plus élevé (N = 65, p < 0,05).
Conclusion. – La population étudiée est peu insulinorésistante avec des valeurs de HOMA proche de 1 inférieures à celles des cohortes américaine [3 ] et italienne [4 ]. Cela peut s’expliquer en partie par la population (exclusion des pathologies cardio-vasculaires et faible représentation des sujets diabétiques) mais aussi par le changement des techniques de dosages de l’insulinémie. Cependant, on note que l’altération du métabolisme du glucose diffère selon le sexe avec un rôle plus important des facteurs nutritionnels pour l’homme alors que pour les femmes, c’est la qualité du vieillissement qui intervient.
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Vol 24 - N° S1
P. 60 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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