P073 - La prévention par un probiotique des altérations de la barrière intestinale est responsable de l’atténuation de la réponse au stress de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) chez le rat : rôle des lipopolysaccharides - 07/12/10
A* Ait-Belgnaoui [1],
H Durand [2],
H Eutamene [1],
E Houdeau [1],
J Fioramonti [1],
L Bueno [1],
V Theodorou [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’augmentation de la perméabilité intestinale associée à la translocation de lipopolysaccharides (LPS) des bactéries Gram négatives ont été suggérées dans le syndrome de la dépression [1 ]. Le LPS circulant augmente la production de cytokines pro-inflammatoires au niveau des cellules de la microglie du cerveau [2 ]. Nous avons précédemment montré que le traitement par un probiotique (L. farciminis) 1) supprime l’augmentation de la perméabilité paracellulaire intestinale induite par un stress aigu via la diminution de la contraction du cytosquelette des colonocytes et l’ouverture des jonctions serrées qui en résulte. 2) diminue la corticostéronémie et la sécrétion d’ACTH induites par un stress aigu. Ainsi, l’objectif de cette étude était d’évaluer si 1) le stress aigu provoque une endotoxémie associé à une modification de la production des cytokines au niveau central et si ces effets sont susceptibles d’être reversés par L. farciminis 2) le renforcement de la barrière épithéliale est impliqué dans ces effets.
Matériel et Méthodes. – Dans une première série d’expériences, des rats femelles Wistar ont reçu per os L. farciminis (1011 CFU/jour) ou du NaCl 0,9 %, pendant 15 jours. Après une session de stress aigu (stress de contrainte) ou de stress fictif, le taux de LPS circulant dans le sang portal ainsi que l’expression des ARNm des cytokines au niveau de l’hypothalamus ont été mesurés. Dans une deuxième série d’expériences, les animaux ont été traités par du ML-7 (1 mg/kg ; ip), un inhibiteur de la phosphorylation des chaînes légères de myosine qui conduit à une contraction du cytosquelette des cellules épithéliales ou par un cocktail d’antibiotiques à large spectre non absorbables (0,5 % néomycine, 1 % ampicilline pendant 10 jours) ou le solvant. Le taux plasmatique d’ACTH et de corticostérone, le LPS circulant ainsi que l’expression des ARNm des cytokines inflammatoires au niveau de l’hypothalamus ont été évalués.
Résultats. – Le stress de contrainte entraine une augmentation significative du taux de LPS dans le sang portal (9,4 ± 1,2 vs 5,3 ± 0,3 EU/mL pour le groupe stress fictif) ainsi qu’une augmentation de l’expression des ARNm de cytokines pro-inflammatoires IL-1b, IL-6 et TNFa au niveau de l’hypothalamus. Le traitement de 15 jours par L. farciminis réduit significativement l’endotoxémie périphérique (5,3 ± 1,2 vs 9,4 ± 1,2 pour le groupe stress) ainsi que l’expression de cytokines pro-inflammatoires au niveau central. Le traitement par ML-7 ou par le cocktail d’antibiotiques réduit significativement l’endotoxémie et atténue à la fois la réponse neuroendocrine et la production des cytokines au niveau hypothalamique induites par le stress.
Conclusion. – Cette étude montre que l’atténuation de la réponse au stress de l’axe HPA induite par L. farciminis dépend de sa capacité à diminuer la perméabilité intestinale provoquée par le stress. Ceci conduit à une limitation de la translocation du LPS circulant et la production des cytokines pro-inflammatoires au niveau central qui en résulte.
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Vol 24 - N° S1
P. 83 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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