P091 - L’épigallocatéchine gallate (polyphénol) protège les cellules d’épithélium pigmentaire rétinien soumises à un stress oxydant induisant l’apoptose - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), principale cause de baisse de la vision chez les personnes âgées, représente un problème majeur de santé publique. Le stress oxydant est un facteur important dans la DMLA. Il pourrait jouer un rôle dans la dégénérescence de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) et des photorécepteurs de la rétine. De nombreuses études ont démontré l’efficacité de molécules anti-oxydantes dans la prévention et le ralentissement de la maladie, parmi lesquelles les polyphénols pourraient présenter des effets prometteurs. Les études expérimentales évaluant les effets protecteurs de ces molécules vis-à-vis du stress oxydant, directement au niveau de l’EPR, restent cependant limitées. L’objectif de ce travail a été d’évaluer l’effet de l’épigallocatéchine gallate (EGCG) sur le stress oxydant dans les cellules d’EPR en culture.
Matériel et Méthodes. – Des cultures primaires de cellules d’EPR ont été réalisées à partir de rétines de rat Long-Evans. Les cellules ont été incubées 24 heures en présence d’EGCG (5, 10, 25 et 50 µM) puis ont été traitées 1-2 heures par le peroxyde d’hydrogène (H2O2) 0,6 mM pour induire un stress oxydant. 1) La viabilité cellulaire a été mesurée par dosage MTT (les résultats sont exprimés en pour centage de viabilité des cellules traitées par rapport aux cellules témoins non traitées). 2) L’apoptose des cellules a été quantifiée par cytométrie en flux après marquage à l’iodure de propidium (les résultats sont exprimés en pour centage de cellules marquées). L’analyse statistique des résultats a été effectuée avec le test t de Student.
Résultats. – 1) La viabilité cellulaire diminue significativement dans les cultures d’EPR traitées par H2O2 0,6 mM (14 ± 10 % de cellules viables). Lorsque les cellules sont prétraitées par EGCG 5, 10 ou 25 µM puis traitées par H2O2, aucune modification significative de la viabilité cellulaire n’est observée (respectivement 15 ± 5 %, 22 ± 11 % et 26 ± 9 %, p > 0,05). En revanche, la viabilité est significativement plus importante dans les cultures d’EPR qui ont été prétraitées par EGCG 50 µM avant d’être exposées au H2O2 (32 ± 12 %, p < 0,05). 2) Le pour centage de cellules en apoptose augmente significativement dans les cultures traitées par H2O2 par rapport aux cultures témoins (respectivement 58 ± 9 % et 14 ± 5 %, p < 0,05). Le pour centage de cellules apoptotiques est significativement plus faible dans les cultures d’EPR qui ont été prétraitées par EGCG 50 µM puis exposées au H2O2 (43 ± 3 %) que dans les cultures traitées uniquement par H2O2 (58 ± 9 %, p < 0,05).
Conclusion. – L’EGCG permet de limiter les effets du stress oxydant induit par H2O2 dans les cellules d’EPR et de diminuer la mort cellulaire par apoptose. Ces résultats suggèrent un potentiel effet protecteur de l’EGCG vis-à-vis de pathologies dégénératives, dans lesquelles le stress oxydant est impliqué, comme la DMLA.
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Vol 24 - N° S1
P. 91 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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