P109 - Le profil en AG peut-il être un outil prédictif de la valeur nutritionnelle et environnementale du lait de vache ? - 07/12/10
S* Couvreur [1],
N Kerhoas [1],
G Chesneau [1],
V Chatellier [1],
D Paquet [2],
J-M Chardigny [3],
P Legrand [4],
P Schmidely [5],
P Weill [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’élevage laitier doit répondre à des exigences nouvelles sans pénaliser sa rentabilité. Les industriels et éleveurs sont à la recherche d’indicateurs simples pour qualifier la qualité nutritionnelle et environnementale supérieure de leur lait. La composition (très variable) en acides gras (AG) du lait pourrait être un indicateur simple de ces objectifs. La digestion des ruminants produit de l’hydrogène puis du méthane (CH4). Cette méthanogenèse est liée positivement à la production d’acétate (C2) et butyrate (C4) et négativement à la production de propionate (C3) dans le rumen. La synthèse de novo d’AG dans la mamelle produit 50 % des AG du lait et utilise quasi-exclusivement du C2 et du C4. Il existe une relation positive entre teneur en AG de novo du lait (C16 : 0 par ex) et émission de CH4. Les facteurs réduisant la synthèse de novo par une réduction de la production de C2 et C4 sont aussi connus comme permettant la diminution des émissions de CH4.
Matériel et Méthodes. – Les produits laitiers constituent pour l’homme la majorité des apports de C16 : 0, AG en excès dans nos régimes. Ils constituent aussi selon les enquêtes de consommation la majorité des apports de C18 : 3 n-3, AG en déficit dans nos régimes. Il semblerait dès lors qu’un indicateur C16 : 0/C18 : 3 n-3 permettrait de caractériser des laits de valeurs nutritionnelles très différentes dans une logique de prévention nutritionnelle. Nous avons constitué une base de données de 110 profils d’AG de lait de troupeaux issus de 5 grandes régions françaises et de pratiques agricoles connues, et avons recherché un lien entre les modes de production, la composition en AG des laits et la signification nutritionnelle et environnementale des écarts répertoriés.
Résultats. – La valeur du ratio C16 : 0/C18 : 3 n-3 varie de 21 à 178. Il est corrélé positivement au ratio entre AG 18.1 Trans 10 et Trans 11 alors que souvent la baisse de C16 : 0 pris comme un objectif isolé s’accompagne d’une hausse des AG trans autres que les trans 11. Ce n’est pas le cas quand on considère la baisse du ratio C16 : 0/C18 : 3 n-3.
Puisqu’il existe un lien statistique et biologique entre la teneur des laits en AG synthétisés de novo dans le lactocyte (C12, C14, C16 particulièrement) et les émissions de CH4 entériques, et que les ANC proposent de diminuer la consommation de ces mêmes AG dont la consommation excessive génère un risque cardio-vasculaire accru, un indicateur faisant le rapport entre les AG de novo (ex. C16 : 0) et le C18 : 3 n-3 pourrait refléter la valeur environnementale (émission de CH4) et nutritionnelle du lait et indiquer le type d’alimentation qu’a eu la vache.
Conclusion. – Un objectif de baisse de ce ratio semble lié aussi à des pratiques environnementales vertueuses en élevage et à des niveaux de production élevés. Puisqu’il permettrait de maîtriser également le risque d’excès d’AG trans, il semble être un bon candidat pour caractériser des laits en phase avec les nouvelles exigences de l’élevage.
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Vol 24 - N° S1
P. 100 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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