P125 - Recherche des interactions entre tissu adipeux et cellules cancéreuses mammaires en situation d’obésité par la technique des co-cultures - 07/12/10
L* Delort [1],
V Dubois [1],
C Lequeux [2],
H Billard [1],
O Damour [2],
M-P Vasson [3, 4 et 5],
F Caldefie-Chézet [1 et 5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Il est actuellement établi que l’obésité est un facteur de risque de cancer du sein en particulier chez la femme ménopausée. Le microenvironnement tumoral, notamment adipocytaire, pourrait tenir un rôle clé dans ce processus de cancérogenèse. En effet, ce dernier est capable de sécréter un certain nombre de molécules, appelées adipokines, parmi lesquelles des facteurs qui seraient pro-cancérigènes comme la leptine [1 ], [2 ] et dont les concentrations circulantes et adipocytaires sont modulées en situation d’obésité.
Dans ce contexte, nous avons cherché à mieux comprendre le rôle du tissu adipeux et de ses produits de sécrétion dans la cancérogenèse mammaire, notamment en situation d’obésité.
Matériel et Méthodes. – Pour cela, des co-cultures, utilisant des plaques (12-puits) et des inserts (pores de 0,4 µm), ont été réalisées entre des cellules cancéreuses (MCF7, MDA-MB-231) ou non cancéreuses (MCF10a) et des pré-adipocytes prélevés sur des individus de poids normal (IMC1, IMC = 20, n = 2) ou obèses (IMC2, IMC = 30, n = 2). Les deux types cellulaires ont été ensemencés à la concentration de 5 000 cellules/cm2. Après 96 h de co-culture, la prolifération cellulaire a été mesurée par un test de fluorescence (résazurine), reflétant le nombre de cellules métaboliquement actives (Fluoroskan Ascent FL, Thermo Electron Corporation, France).
Résultats. – Cette étude préliminaire montre une prolifération des cellules cancéreuses plus importante en présence des pré-adipocytes provenant d’individus obèses (+ 35 et 39 % pour les cellules MCF7 et MDA-MB-231 respectivement) par rapport à des individus d’IMC normaux (+ 9 % pour les 2 types de lignées étudiées). Les cellules non cancéreuses MCF10a voient leur prolifération augmenter indépendamment de l’IMC des pré-adipocytes étudiés (IMC1 : + 25 %, IMC2 : + 22 %).
Conclusion. – Ces résultats préliminaires suggèrent un rôle du microenvironnement tumoral adipocytaire dans la cancérogenèse et souligne l’importance de la compréhension des interactions entre adipocytes et cellules mammaires en situation d’obésité. Les perspectives de ce travail sont 1) de poursuivre l’étude des co-cultures en présence de pré-adipocytes et d’adipocytes matures ; 2) de rechercher les voies biologiques mises en jeu dans ce processus.
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Vol 24 - N° S1
P. 108 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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