P134 - Facteurs prédictifs de sous-alimentation chez 1 688 patients adultes hospitalisés : une analyse multivariée basée sur deux études prospectives transversales de contrôle qualité du service de la restauration hospitalière - 07/12/10
R* Thibault [1],
M Chikhi [1],
A Clerc [1],
P Darmon [1],
P Chopard [2],
L Genton [1],
M P Kossovsky [3],
C Pichard [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Une prise alimentaire insuffisante augmente le risque de dénutrition hospitalière, la morbidité et les coûts. En 1999 et 2008, deux enquêtes de méthodologie identique ont évalué la couverture des besoins protéino-énergétiques et la satisfaction de tous les patients hospitalisés dans notre CHU ayant reçu 3 repas par jour. Le but de ce travail était de déterminer les facteurs associés à une couverture insuffisante des besoins énergétiques et/ou protéiques dans les deux populations.
Matériel et Méthodes. – Les valeurs nutritionnelles des repas, incluant les compléments nutritionnels oraux (CNO), servis, consommés et non consommés en 24 heures par patient ont été calculées. Les besoins énergétiques des patients ont été définis comme étant égaux à 110 % de la formule de Harris-Benedict, et les besoins protéiques, à 1,2 ou 1,0 g/kg/jour pour les patients < ou ≥ 65 ans, respectivement. Une analyse multivariée par régression logistique a été réalisée à la recherche des facteurs associés à une insuffisance d’apports énergétiques et/ou protéiques. Les deux populations ont été standardisées en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) de la population de 1999.
Résultats. – Parmi les 1 416 et 1 291 patients évalués en 1999 et 2008, respectivement, 873 et 815 ont été inclus dans l’analyse multivariée. Le sexe (41 % d’hommes) et l’âge (moy. ± DS, 68 ± 20 ans) n’étaient pas significativement différents entre 2008 et 1999. L’IMC moyen (± DS) des patients était supérieur en 2008 (25,2 ± 5,8 vs 24,3 ± 5,1, P < 0,001). Le pour centage de patients ne couvrant pas leurs besoins énergétiques et/ou protéiques était inchangé en 2008 (69 vs 70 %). Les facteurs associés à des apports énergétiques et/ou protéiques inférieurs aux besoins recommandés étaient l’année 2008 (odds ratio [OR] [intervalle de confiance à 95 %] = 0,68 [0,53-0,86], P = 0,001), l’IMC (OR par point = 2,26 [1,97-2,60], P < 0,0001), la consommation de CNO (OR par point = 0,39 [0,30-0,50], P < 0,0001), la durée de séjour hospitalier > 8 jours (OR pour 8-24 jours = 0,66 [0,49-0,90], P < 0,01), et l’appréciation positive du déjeuner (OR = 0,73 [0,57-0,92], P < 0,01) et du dîner (OR = 0,68 [0,53-0,85], P = 0,001).
Conclusion. – Les changements pour adapter la restauration hospitalière aux besoins des patients et à leurs attentes durant les 10 dernières années auraient pu améliorer la couverture des besoins nutritionnels si l’IMC des patients de 2008 avait été identique à l’IMC de ceux de 1999. La consommation de compléments nutritionnels oraux est associée à un moindre risque de sous-alimentation et ils devraient être plus précocement et plus largement distribués aux patients hospitalisés.
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Vol 24 - N° S1
P. 112-113 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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