P165 - État nutritionnel des diabétiques âgés admis en urgence - 07/12/10
N* Khelifi [1],
A Falfoul [1],
C Amrouche [1],
A Gammoudi [1],
I Lahmer [1],
H Jammoussi [1],
D Boussemma [1],
S Halouani [1],
S Blouza [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Certes, l’âge avancé, en particulier chez le diabétique, est un co-facteur principal pour l’accumulation des pathologies qui augmentent avec le vieillissement, la dépendance et l’isolement social. Les carences d’apport en macro et micronutriments aggravent cet état de fragilité et favorisent la survenue des morbidités.
L’objectif a été d’évaluer l’état nutritionnel du diabétique âgé admis en urgence, détecter et corriger les éventuelles erreurs diététiques.
Matériel et Méthodes. – Une étude transversale a été menée au mois d’avril 2010 dans un service de diabétologie, colligeant tous les diabétiques âgés de plus de 65 ans hospitalisés en urgence. Tous nos patients ont bénéficié d’un examen somatique complet, d’un bilan biologique, d’une enquête alimentaire informatisée et ont répondu au questionnaire MNA® (Mini Nutritional Assessment).
Résultats. – Vingt-trois diabétiques âgés ont été hospitalisés en urgence dans notre service durant le mois d’avril, soit 14,9 % de l’ensemble des admissions. L’âge moyen de nos patients était de 73 ± 5,32 ans avec des extrêmes de 65 et 83 ans. La prédominance féminine était remarquable (82,6 %). Tous nos patients étaient diabétiques de type 2, de durée d’évolution moyenne de 13,4 ± 9,7 ans. Le diabète était mal équilibré, attesté par une HbA1C moyenne de 11,5 ± 3 % (5,9-16,7 %). L’apport calorique moyen était de 1 589 ± 270 kcal/j chez les femmes et de 1 924 ± 307 kcal/j chez les hommes. Les glucides représentaient 53,8 ± 5,8 % des macronutriments et l’apport lipidique moyen était excessif (33,1 ± 5,4 %) au dépens de l’apport protidique (13 ± 2,2 %). Les acides gras saturés (AGS) étaient à l’origine de 8,1 ± 2,6 % de l’apport énergétique total (AET), les acides gras monoinsaturés (AGMI) à 16,6 ± 4,7 % (AET) et les acides gras polyinsaturés (AGPI) à 8,5 ± 2,2 % (AET). Les carences en certains oligo-éléments étaient manifestes, notamment en fer et en zinc, avec des apports spontanés moyens respectifs de 7,8 ± 2,3 mg/j et 7,6 ± 2,2 mg/j. Il est de même pour les apports en minéraux qui étaient nettement au-dessous de l’apport nutritionnel conseillé ; en effet, les apports en calcium, magnésium, sodium et potassium ont été estimés respectivement à 725,6 ± 263,6 mg/j, 245,45 ± 70,9 mg/j, 1 195,5 ± 447 mg/j et 2 636,5 ± 744,2 mg/j. Des déficits d’apports en vitamines (B1 et B9) ont également été notés : B1 (0,63 ± 0,2 mg/j) et B9 (236,5 ± 119 µg/j). L’évaluation de l’état nutritionnel selon le questionnaire MNA a révélé un état nutritionnel satisfaisant dans 39,1 % des cas, un risque de malnutrition dans 43,5 % des cas et un mauvais état dans 17,4 % des cas.
Conclusion. – Le sujet diabétique âgé, fragile et susceptible aux différentes morbidités associées, doit bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire. Il faut également se préoccuper de l’état nutritionnel et du degré d’autonomie du patient afin de lui assurer une éducation thérapeutique et nutritionnelle ciblée.
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Vol 24 - N° S1
P. 127-128 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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