P175 - Équilibre glycémique chez les patients traités par nutrition parentérale au long cours - 07/12/10
M* Boncompain-Gérard [1],
P Gelas [1],
A Touré [1],
M Lauverjat [1],
C Péraldi [1],
C Chambrier [1],
C Guérin [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’intérêt du contrôle glycémique a été souligné chez les malades de réanimation pour améliorer leur pronostic. Les patients traités par nutrition parentérale au long court cyclique nocturne (NPCC) reçoivent un fort apport en glucose la nuit (200 à 300 g), la glycémie peut s’élever la nuit. La tolérance de cette charge glucidique est mal connue, l’hémoglobine glyquée, bon reflet de l’équilibre glycémique, est utilisée dans ce travail pour évaluer l’équilibre glycémique de ces patients.
Matériel et Méthodes. – Étude transversale réalisée chez des patients pris en charge en NPCC par la même équipe (conditions de prescription et de suivi homogène). Ont été analysés les étiologies de l’insuffisance intestinale, les malades (âge, sexe, poids, taille, antécédents diabétiques, et chirurgie), la composition et durée de la NPCC, la présence d’un traitement corticoïde systémique, leurs dépenses énergétiques (calorimétrie indirecte). Biologiquement sont recueillis au même prélèvement le matin chez tous les patients : la glycémie, le taux de triglycérides, le taux d’albumine et d’hémoglobine glyquée, enfin chez ceux traités par insuline le traitement.
Résultats. – Quatre-vingt dix patients (44 femmes) ont été étudiés, d’âge moyen 56 ± 17 ans. La NPCC est effectuée depuis 73,72 ± 72 mois, leur poids moyen est de 53 ± 11 kg chez les femmes dont la taille = 159 ± 6 cm (IMC = 21 ± 4) et de 62,4 ± 9 kg chez les hommes dont la taille = 171,6 ± 6 cm (IMC = 21 ± 3), l’albuminémie moyenne = 34,6 ± 5,7 g/L. Les étiologies sont un syndrome d’intestin court chez 55 patients (grêle restant = 70 cm ± 50) et 32 ont une stomie, 6 patients ont eu une chirurgie de résection du pancréas, 2 patients ont eu une transplantation multiviscérale incluant le pancréas entier, 8 ont des antécédents de diabète (4 DID et 4 DNID), 8 reçoivent un traitement corticoïde. Les DER mesurées chez 76/90 patients sont de 24,4 ± 5 kcal/kg de poids. L’apport calorique intraveineux total est de 27,7 ± 8 kcal/kg/jour perfusé, dont glucose 4,12 ± 1,4 g/Kg, lipide 0,90 ± 0,34 g/kg et azote 0,16 ± 0,05 g/Kg. Le débit glucidique nocturne estimé est de 6 ± 2 mg/kg/min. La glycémie moyenne chez tous les patients est de 4,46 ± 1,02 Mmosl/L, seuls 2 patients ont une glycémie > 7,5 Mmosl/L. Les triglycérides sont en moyenne de 0,99 ± 0,80 Mmosl/L (N < 1,5 Mmosl/L), élevés chez 16 patients : 2,43 ± 0,72 Mmosl/L. Huit patients requièrent de l’insuline en moyenne 2 types parfois 3, 6 avaient des ATCD de diabète, et 2 ont eu une chirurgie du pancréas, leur glycémie matinale = 5,0 ± 1,5 Mmosl/L, leur Hb glyquée = 5,5 ± 0,5 %. Les patients ayant eu une greffe multiviscérale ne sont pas diabétiques malgré un traitement corticoïde.
Conclusion. L’équilibre glycémique est obtenu chez les patients en NPLC de longue durée, leur Hb glyquée est normale malgré des débits perfusés en glucose supérieurs aux recommandations. Les patients sous insuline avaient ATCD de diabète ou de pancréactectomie, leur diabète est contrôlé. Chez 16 patients non diabétiques dont les triglycérides restent élevés une dyslipidémie antérieure est évoquée.
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Vol 24 - N° S1
P. 132 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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