P177 - Manifestations des infections liées au cathéter chez les patients en nutrition parentérale à domicile : importance des formes atypiques - 07/12/10
M Lauverjat [1],
C Peraldi [1],
P Gelas [1],
M Boncompain-Gérard [1],
C* Chambrier [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les infections liées au cathéter (ILCVC) sont la principale complication des patients en nutrition parentérale à domicile (NPAD). Le diagnostic est généralement évoqué devant des signes de sepsis (fièvre, sepsis) lors des perfusions des poches de nutrition parentérale. Cependant, nous avons été confrontés à des ILCVC sans les manifestations habituelles. Le but de ce travail est de mesurer l’importance des formes atypiques et de rechercher les signes d’appel ayant permis de faire le diagnostic d’ILCVC.
Matériel et Méthodes. – Étude prospective sur 12 mois incluant tous les patients suivis en NPAD pour insuffisance intestinale. Recueil systématique des signes ayant fait évoqué un sepsis et recherche a posteriori par interrogatoire des signes habituels d’une ILCVC. Le diagnostic d’ILCVC a été fait sur le différentiel de pousse > 120 min entre hémocultures sur VVC et VVP positives avec même germe. Les résultats exprimés par médiane (min – max) et comparés par test Chi2 ou test t.
Résultats. – Sur 171 patients en NPAD, 51 ILCVC ont été diagnostiquées chez 42 patients (18H-24F) ; 55 ans (23-89) ; 57 kg (36-131) ; IMC : 20 (13,5-42,5) ; 30 grêles courts ; 7 autonomes ; 29 Broviac, 9 SIP, 4 Piccline ; 8 patients avaient 1 injection de Taurolock par semaine. Parmi eux, 38/51 (75 %) ont eu des signes typiques d’ILCVC (les patients ont appelé l’unité ou se sont présentés à l’hôpital) : fièvre et/ou frissons (100 %), hypotension (32 %), céphalées (45 %), signes digestifs (40 %). Biologiquement : modification du nombre habituel de leucocytes (66 %) et plaquettes (47 %), élévation de la CRP (100 %), de la créatinine (50 %) et cytolyse (16 %). Le délai de prise en charge à partir première manifestation retrouvée a posteriori : 1,75 jour (0-21). Pour 13/51 (25 %), le diagnostic a été évoqué par l’équipe médicale devant des signes autres : perturbations du bilan biologique (hypertriglycéridémie, leucopénie, thrombopénie, hyper- ou hypokaliémie, acidose métabolique) sans autres signes retrouvés (n = 4) ; ou des perturbations du bilan biologique avec des signes cliniques habituels retrouvés à l’interrogatoire (n = 9). À l’entrée, ces patients présentaient : fièvre (69 %), céphalées (31 %), signes digestifs (31 %), modification du nombre habituel de leucocytes (23 %) et plaquettes (38 %), élévation de la CRP (62 %), de la créatinine (31 %) et cytolyse (31 %). Le délai de prise en charge à partir première manifestation retrouvée a posteriori : 8 jours (7-60). Dans les 2 groupes, la fièvre disparaissait après le débranchement de la poche de nutrition parentale dans 50 % des cas. L’élévation de la CRP est plus importante mais non significativement dans le groupe symptomatique : 57,8 mg/L (7,8-136) vs 31,8 mg/L (2,7-130) ; la prise en charge est toujours retardée dans le groupe atypique (p < 0,02).
Conclusion. – Les formes pauci-symptomatiques et atypiques représentent un quart des ILCVC diagnostiquées. Le diagnostic est essentiellement évoqué devant des anomalies biologiques. Il est important d’évoquer le diagnostic d’ILCVC car un sepsis prolongé favorise l’apparition des complications comme les hépatopathies, ostéites et endocardites infectieuses.
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Vol 24 - N° S1
P. 133 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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