P187 - Effets de l’ingestion conjointe de probiotiques et de lactoferrine sur la flore fécale et l’immunité - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – On reconnaît à un certain nombre de composés la capacité à moduler la réponse immunitaire. Cependant, les effets de leur association sont généralement peu évalués. Dans ce travail, nous avons testé les effets de l’ingestion de 3 bactéries probiotiques et de lactoferrine sur les concentrations fécales de lactobacilles et de bifidobactéries et sur des paramètres immunitaires chez la souris à flore conventionnelle.
Matériel et Méthodes. – Quatre groupes (n = 10 par groupe) de souris C3H ont été nourris pendant 42 jours avec un régime spécifique : standard seul ou additionné de 10 g/kg de lactoferrine ou de probiotiques (Bifidobacterium longum109 UFC/g, Lactobacillus acidophilus5 108 UFC/g, Lactobacillus rhamnosus 5 108 UFC/g) ou de lactoferrine et probiotiques (Probiotiques Immuno®, laboratoires Ysonut). Nous avons dénombré les lactobacilles et les bifidobactéries dans les fèces. Des paramètres immunitaires ont été mesurés : cellules Natural Killer (NK) et cellules dendritiques dans la rate, lymphocytes B et T et phénotypes des cellules T dans les plaques de Peyer et la rate.
Résultats. – Les souris qui ingèrent les probiotiques ont une flore lactobacille significativement plus élevée. La lactoferrine n’a pas d’effet sur la viabilité des lactobacilles. La consommation des probiotiques augmente la concentration des bifidobactéries dans les fèces, en particulier lorsque le mélange de probiotiques est associé à la lactoferrine. Au niveau du système immunitaire, dans les plaques de Peyer, il n’y a pas d’effet des probiotiques, de la lactoferrine ou de leur association sur les proportions de LThelpers ou de LTcytotoxiques. Par contre, les probiotiques et l’association probiotiques/lactoferrine entraînent une augmentation de la proportion des LT stimulés. De plus, il y a un effet synergique de l’association lactoferrine et probiotiques pour la baisse des LT régulateurs. Dans de la rate, les probiotiques seuls augmentent la proportion de cellules NK. Cet effet est accentué par l’association probiotiques et lactoferrine. Il y a également une augmentation de la proportion des cellules dendritiques dans le cas du régime contenant des probiotiques seuls. Pour les régimes contenant les probiotiques, la lactoferrine ou leur association, on note une augmentation des proportions de cellules B et T. Enfin, il y a un effet des probiotiques seuls ou en mélange avec la lactoferrine sur les LTcytotoxiques (baisse), les LThelpers (hausse), les LTrégulateurs (hausse) et les LTstimulés (hausse). Ces résultats de phénotypage des cellules T montrent une potentialisation des effets des probiotiques par la lactoferrine.
Conclusion. – Ces résultats montrent la viabilité des lactobacilles et des bifidobactéries probiotiques dans le tractus digestif de la souris. Ils mettent en évidence un effet protecteur de la lactoferrine sur la survie ou le développement des bifidobactéries. Au niveau du système immunitaire, les résultats montrent que la lactoferrine et les probiotiques semblent agir selon un mécanisme synergique encore mal connu. Ce mécanisme pourrait être en partie médié par un effet protecteur de la lactoferrine vis-à-vis de certaines bactéries probiotiques.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 137-138 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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