Introduction et But de l’étude. – Les pharmaconutriments sont utilisés chez l’adulte sévèrement malade pour moduler la réponse au stress métabolique. La glutamine (Gln), l’arginine (Arg) et les acides gras polyinsaturés oméga-3 (AGn-3) sont utilisés pour leur action spécifique sur les fonctions intestinales et immunitaires. Le but de cette revue était d’examiner l’utilisation de ces pharmaconutriments et leur efficacité chez l’enfant agressé.

Matériel et Méthodes. – Recherche d’études sur les moteurs de recherche Medline et ScienceDirect. Les études qui l’effet de la supplémentation en Gln, en Arg ou en AGn-3 chez les enfants âgés de 0 à 18 ans et les prématurés, ont été considérées. Les études publiées depuis 1990, en français et en anglais ont été recherchées. Les revues ont été exclues. La collecte des données a été réalisée par 3 auteurs de manière systématique en utilisant des documents standardisés.

Résultats. – Vingt-huit essais cliniques dont 25 randomisés ont été inclus : 18 sur la Gln, 6 sur l’Arg et 4 sur l’AGn-3. Au total, 2 977 enfants ont été inclus, 2 493 dans les études sur la Gln, 389 pour l’Arg et 95 pour les AGn-3. Le nombre d’enfants inclus ont évalué par étude variait de 6 à 1 433. Les populations et les outcomes mesurés étaient hétérogènes (Tableau). La Gln a été supplémentée chez 89 enfants hospitalisés en soins intensifs et la Gln et l’Arg chez 60 brûlés.

Tableau.

La supplémentation orale en Gln semblait avoir un effet sur les mucites alors que les autres modes d’administration ne montraient pas d’effet concluant sur les outcomes étudiés. Deux études avec l’Arg et trois études avec les AGn-3 montraient des effets potentiellement bénéfiques chez le brûlé. Aucune étude ne rapportait d’effet indésirable. Ces résultats n’ont pas pu être poolés de par l’hétérogénéité des méthodologies utilisées. La dose de Gln variait selon le mode d’administration, oral, entéral ou parentéral et pour un même mode d’administration. Pour l’Arg, la dose était exprimée dans différentes unités (mmol/kg/j, mg/kg/j, mg/m²). Les durées de supplémentation variaient de quelques jours à 4 mois.

Conclusion. – L’hétérogénéité des études en termes de méthodologie, de population et d’outcomes rend difficile la comparaison et l’interprétation des résultats. Le manque d’études, les effets potentiels observés et l’absence d’effet indésirable soutiennent le développement d’études supplémentaires.