Les maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension artérielle sont de plus en plus fréquentes en Afrique sub-saharienne, entretenues pour une part par l’obésité et l’urbanisation. Etudier la prévalence de l’obésité et ses déterminants chez les femmes non enceintes en milieu urbain au Cameroun, tel était notre but.

L’étude a porté sur 97 femmes âgées de 18 à 65 ans sélectionnées de façon aléatoire dans la ville de Limbé. L’obésité était définie sur la base d’un index de masse corporelle (IMC) > 30 kg/m², et le surpoids pour un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m².

La moyenne d’âge de la population était de 32,3 ans et l’IMC moyen de 28 kg/m². Des participantes, 33 % étaient obèses et 34 % avaient un surpoids, tandis que 4 % avaient un IMC < 20 kg/m². La prévalence du surpoids était constante entre 30 et 36 % selon les tranches d’âge alors que celle de l’obésité augmentait avec l’âge, passant de 7 % chez les 18-25 ans à 59 % chez les 42-49 ans, avant de régresser quelque peu. Les femmes de classe moyenne avaient un taux d’obésité (34 %) supérieur au surpoids (30 %) tandis que les femmes issues des familles aisées avaient plus de surpoids (46 %) que d’obésité (25 %). Les femmes instruites étaient plus consciente du phénomène d’obésité. Presque toutes les participantes reliaient la prise excessive de calories à la survenue de l’obésité, 28 % seulement considéraient que manger à des heures régulières serait un avantage, alors 31 % ont rapporté qu’elles mangeaient pour satisfaire leur satiété. 8 % des femmes ont rapporté pratiquer de l’activité physique plus d’une fois la semaine et 33,3 % de manière occasionnelle.

L’obésité et le surpoids sont fréquents chez la femme dans ce milieu. Beaucoup de femmes sont encore ignorantes des facteurs de risque et des conséquences sur la santé. De plus la prise de poids semble être un indicateur de bien-être chez les femmes maries en particulier selon les croyances locales.