O27 Adaptation du Microbiote intestinal après la perte du poids : Effets du bypass gastrique (GBP) chez les sujets massivement obèses - 21/12/10
Résumé |
Objectif |
: Le bypass gastrique (GBP) est associé à une restriction calorique, une perte du poids, une amélioration de la sensibilité à l’insuline et de l’inflammation, ainsi qu’une réduction des co-morbidités de l’obésité (diabète et maladies cardiovasculaires). Nous avons conduit une étude visant à étudier la relation entre le microbiote intestinal et le statut nutritionnel et métabolique de sujets obèses suivis au cours d’une perte du poids induit par le GBP.
Matériels et Méthodes |
: Le profil du microbiote intestinal dans des échantillons fécaux a été évalué par qPCR chez 13 sujets non obèses (groupe contrôle : IMC = 21,68 ± 0,43 kg/m2) et 30 sujets obèses morbides (IMC = 47,59 ± 1,46 kg/m2), dont 7 diabétiques du type 2, avant GBP (M0) et 3 (M3) et 6 mois (M6) après le GBP. Nous avons évalué les modifications des marqueurs liés à l’adiposité (poids corporels, masse grasse, dépense énergétique au repos), la sensibilité à l’insuline (glycémie, insulinémie, HOMA-IR), le profil lipidique ainsi que les adipokines (leptine et adiponectine) et des marqueurs de l’inflammation (CRPus, IL-6, orosomucoïde).
Résultats |
: Le GBP induit comme attendu une amélioration nette de l’adiposité (poids, masse grasse), de l’insulinosensibilité et de l’inflammation. L’analyse statistique montre 4 aspects principaux : 1) à M0, la quantité du groupe Bacteroides/Prevotella était plus basse chez les sujets obèses que chez les contrôles (p = 0,001) et augmentait à M3 après le GBP. La variation de ce groupe bactérien a été corrélée négativement avec les paramètres de corpulence (p < 0,05) de façon très dépendante de l’apport calorique ; 2) la quantité de E. Coli augmentait à M3 en proportion négative des taux de leptine (p = 0,012) et de la quantité de masse grasse (p < 0,001). Ces corrélations étaient indépendantes de l’apport calorique ; 3) les deux bactéries lactiques (Lactobacillus/Leuconostoc/Pediococcus and Bifidobacterium) diminuaient rapidement à M3 ; 4) à M0, la quantité de Faecalibacterium prausnitzii était basse chez les patients obèses diabétiques (p = 0,006) et était associée négativement aux taux de CRP (p < 0,01) et IL-6 (p < 0,05) à M0, M3, M6 après le GBP.
Conclusion |
: Les bactéries intestinales dominantes s’adaptent rapidement à la restriction calorique après le GBP. En revanche le groupe Faecalibacterium prausnitzii est lié directement au niveau d’inflammation chez les sujets obèses indépendamment de niveau d’apport calorique. Cette étude offre une nouvelle piste pour explorer la contribution de Faecalibacterium prausnitzii sur l’inflammation à bas grade et la résistance d’insuline.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A7-A8 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.