Quoi de neuf en thérapeutique dermatologique ? - 04/01/11
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Résumé |
Même si les cas cliniques isolés publiés apportent parfois une aide dans des situations individuelles d’impasse thérapeutique, ce type de publication ne peut pas faire l’objet d’une généralisation ; c’est pourquoi la sélection présentée, couvrant une période de novembre 2009 à octobre 2010, est très majoritairement basée sur des essais contrôlés ; soit parce qu’ils apportaient des informations importantes, soit parce qu’ils soulevaient de grands espoirs pour un nombre significatif de patients.
En cancérologie cutanée, pour la première fois, un traitement (l’ipilimumab) a permis une augmentation significative de la survie globale des patients atteints de mélanome métastatique (en phase III), même si elle reste encore modeste (4 à 6 mois de gain) et si les effets indésirables immunologiques ont été fréquents (30 à 40%). Un essai de phase I avec un traitement ciblant spécifiquement la protéine BRAF mutante a montré une réponse objective chez 81% des patients traités en phase métastatique de mélanome, autorisant ainsi la poursuite de son développement. Le regroupement de 2 études dans une tumeur rare comme le dermatofibrosarcome apporte également un espoir avec l’imatinib en traitement néo-adjuvant quand la tumeur initiale n’est pas opérable d’emblée, avec cependant une réponse inconstante d’environ 50% et uniquement si la tumeur présente des remaniements des chromosomes 17 et 22.
Le cadre des maladies inflammatoires cutanées est encore dominé par les biothérapies dans le psoriasis avec notamment un essai d’efficacité de l’étanercept à doses différentes, ne montrant pas de différence d’efficacité selon le dosage pour la composante articulaire du psoriasis ; mais aussi par la publication d’une comparaison directe de deux biothérapies, l’ustekinumab versus etanercept. Dans la dermatite atopique, un article polémique permet de réfléchir sur l’évolution de la prise en charge des enfants par des infirmières cliniciennes comme aux Pays-Bas et en Angleterre pour faire face à la pénurie de dermatologues. L’utilisation des biothérapies n’étant pas l’apanage du psoriasis, l’infliximab a été évalué au cours d’une phase II dans la maladie de Verneuil sans montrer d’efficacité significative sur le critère principal mais avec une tendance à la réduction du score utilisé. Cet essai souffrant d’une faiblesse à la fois de méthodologie et de puissance ne permet aucune conclusion. Les essais thérapeutiques dans les toxidermies sont suffisamment rares pour être signalés. Une étude française de phase II laisse entrevoir une tendance à l’efficacité sur la survie dans le traitement des nécrolyses épidermiques toxiques avec la ciclosporine.
Concernant les dermatoses infectieuses et les infections sexuellement transmissibles, une étude française multicentrique a permis de montrer une efficacité significativement supérieure de l’ivermectine versus le malathion pour le traitement des pédiculoses sans augmentation d’effets indésirables. Cependant à ce jour, ce traitement systémique ne saurait être un traitement de première intention en dehors de situations particulières. Une volumineuse étude de cohorte (dont la méthodologie peut paraître imparfaite) n’a pas permis de mettre en évidence de tératogénicité des traitements anti-herpétiques chez 830 000 nourrissons. Dans la prévention de la transmission du VIH aucun gel microbicide n’avait montré une efficacité. C’est maintenant chose faite en Afrique du Sud avec un gel à 1% de ténofovir. Les résultats d’un essai préliminaire de vaccination thérapeutique contre l’HPV16 proposé à des femmes porteuses de néoplasie intra-épithéliale vulvaire, ouvre la voie plus large de la vaccinothérapie des néoplasies viro-induites cutanées.
En conclusion, plusieurs articles d’analyse de la littérature dermatologique permettent de réfléchir sur la qualité des articles, celui de Boutron étant à cet égard in-dis-pen-sa-ble!
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Although the isolated clinical cases published are sometimes helpful in individual situations in which the therapeutic options have been exhausted, this type of publication cannot be generalized. For this reason, the selection presented covering the period from November 2009 to October 2010 is to a very large extent based on controlled trials, either because they contribute important information or because they raise great hope for a significant number of patients.
For the first time in cutaneous oncology, a treatment (ipilimumab) has significantly increased overall survival in patients with metastatic melanoma (phase III), although this gain remains modest (4–6 months) and adverse immunological effects are frequent (30–40%). A phase I trial with treatment specifically targeting the mutant BRAF protein has shown an objective response in 81% of the patients treated in the metastatic phase of melanoma, thus allowing its development to be pursued. Grouping two studies in a rare tumor such as dermatofibrosarcoma also gives hope with imatinib as a neoadjuvant treatment when the initial tumor is inoperable, with, however, an inconsistent response of approximately 50% and only if the tumor presents reorganization of chromosomes 17 and 22.
Cutaneous inflammatory diseases are still dominated by dual therapies in psoriasis, with, notably, an effectiveness trial on etanercept at different doses not showing a difference in efficacy depending on dose for the joint component of psoriasis, but also by the publication of a direct comparison of two dual therapies, ustekinumab versus etanercept. In atopic dermatitis, a controversial article invites one to reflect upon the progress made in the management of children by clinical nurses, as in the Netherlands and in Great Britain, in an attempt to contend with the shortage of dermatologists. Since the use of biotherapies is not the prerogative of psoriasis, infliximab was assessed in a phase II trial in Verneuil disease without demonstrating significant efficacy on the main criterion, but it did show a tendency to reduce the score used. This trial suffered from a weakness both in methodology and statistical power, thus precluding any conclusion. The rarity of therapeutic trials on drug eruptions warrants their mention. A French phase II study gives a glimpse of a trend toward efficacy in terms of survival in the treatment of toxic epidermal necrolysis with cyclosporine.
As for infectious dermatosis and sexually transmitted infections, a French multicenter study has shown significantly higher efficacy with ivermectin than with malathion in treating pediculosis without increasing the side effects. Today, however, this systemic treatment cannot be a first-line treatment outside of certain specific situations. A large cohort study (somewhat unsatisfactory in its methodology) has not demonstrated the teratogenicity of antiherpes treatments in 830,000 infants. In prevention of HIV transmission, no microbicidal gel had shown efficacy to date. This has now been accomplished in South Africa with a 1% tenofovir gel. The results of a preliminary trial on therapeutic vaccination against HPV16 proposed to women who are carriers of cervical intraepithelial neoplasia opens the way for wide vaccine therapy of cutaneous virus-induced neoplasia.
In conclusion, several articles analyzing the dermatology literature provide an opportunity to reflect on the quality of such articles, Boutron’s being absolutely in-dis-pen-sa-ble!
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thérapies ciblées, Biothérapies, Microbicides, Essai thérapeutique, Méthodologie
Keywords : Targeted therapies, Biologics, Microbicides, Clinical trials, Methodology
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Vol 137 - N° S4
P. S165-S176 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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