À partir d’une recherche menée avec le soutien de France Alzheimer, les auteurs questionnent la maladie d’Alzheimer du point de vue anthropologique, phénoménologique et psychanalytique. Longuement considérée dans un cadre purement neurologique, cette pathologie présente un caractère bien plus complexe dans lequel le facteur humain est loin d’être secondaire. Le rapport au monde, l’angoisse face à la mort, l’impasse dans l’effort d’assumer un temps qui marque de plus en plus la fragilité de notre finitude, la souffrance à l’égard de l’élargissement du déphasage intrinsèque à notre corporéité montrent que toute la singularité humaine, son existence est mise en cause dans la maladie d’Alzheimer. L’arc intentionnel qui tend et anime notre existence se referme et se détend sous le poids d’une angoisse insurmontable.

Moving from a research sponsored by France Alzheimer, the authors try to question the Alzheimer disease from an anthropological, phenomenological and psychoanalytical point of view. This pathology has been always considered only from a neurological perspective, but it seems to us to be more complex, since it is the whole human being to be affected in it. The relationship to the world, the fear against death, the impossibility to afford the assumption of our fragilities, the signs of our finitude through time, the difficulty to accept the experience of the being out of step of our body show that the human singularity is affected by the Alzheimer disease. The intentional arc (tension) giving life to our existence is almost broken under the weight of an insurmountable anguish.