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Syncopes et lipothymies d'origine iatrogène - 01/01/04

Doi : 10.1016/j.ancard.2004.09.011 
C. Duplantier, B. Courtat-Bailly, C. Moreau, Y. Valy, R. Lorillard, L. Ledain, L. Meunier, P. Bru
Service de cardiologie, hôpital Saint-Louis, 17019 La-Rochelle, France 

*Auteur correspondant.

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Résumé

La iatrogénie est une cause bien connue de pertes de connaissance ou de lipothymies. En revanche, la part de responsabilité des différentes thérapeutiques est moins bien individualisée. Sur une période de six ans, 1611 patients ont été hospitalisés dans notre établissement pour syncope ou lipothymie, dont 688 en cardiologie. Parmi ces patients, 420 étaient âgés de 70 ans ou plus. La recherche d'une cause iatrogène est systématique, validée par la méthode française d'imputabilité : connaissance de critères « extrinsèques » (données bibliographiques concernant l'effet iatrogène du médicament incriminé) mais surtout attribution d'un score sur la base de critères « intrinsèques », chronologiques et sémiologiques. Soixante quinze patients (11 % des syncopes à l'origine d'une hospitalisation en cardiologie) ont ainsi été retenus : score = I2, « iatrogénie plausible », pour 28 patients (37 %) ; score = I3, « iatrogénie vraisemblable », pour 47 patients (63 %). L'attribution du score I4, « iatrogénie certaine » n'a pas été possible car nécessitant la réintroduction du médicament pour rechercher la récidive de l'effet iatrogène. L'âge moyen est de 78 ans, avec une majorité féminine de 69 %. Soixante douze patients (96 %) présentent des antécédents de pathologie cardiovasculaire, 37 (50 %) ont déjà présenté un épisode syncopal ou présyncopal. Outre le bilan de base, un enregistrement Holter a été pratiqué chez 56 patients, retrouvant une arythmie d'origine médicamenteuse dans trois cas. Dans la majorité des cas (59 patients, 79 %), l'effet secondaire consiste en une hypotension, évidente cliniquement dans 49 cas. Pour les dix restants, la preuve d'un syndrome vasovagal potentialisé par les thérapeutiques a nécessité un test d'inclinaison. Les autres effets secondaires regroupent huit troubles du rythme et huit troubles métaboliques majeurs. Les traitements sont toujours multiples. Le médicament incriminé est à visée cardiovasculaire dans 66 % des cas. Les autres classés sont essentiellement représentées par les alphabloquants à visée urologique (12 %) et les psychotropes (22 %). Parmi les traitements à visée cardiovasculaire, les IEC et les diurétiques, le plus souvent en association, sont au premier rang (59 %). Cette étude confirme la responsabilité des traitements antihypertenseurs dans la syncope iatrogène, sa grande fréquence chez le patient âgé mais aussi la responsabilité d'une classe médicamenteuse moins souvent évoquée, les alphabloquants à visée urologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Syncope or presyncope related to adverse drug reactions are well-known. On the other hand, little is known about the specific role of different drugs. Over one six year period, 1611 patients were referred in our hospital for syncope or presyncope, including 688 in the cardiology department. Among these patients, 420 were 70 years old or more. The search for an adverse drug reaction was systematic, with the help of the French method for causality of adverse drug reaction: knowledge of “extrinsic” criteria (bibliographical data relating to the drug involved); moreover, score on the basis of “intrinsic”, chronological and symptomatic criteria. Seventy five patients (11% of the group with syncope leading to admission in cardiology department) were thus retained: score =I2, “possible adverse drug reaction”, for 28 patients (37%); score =I3, “probable adverse drug reaction”, for 47 patients (63%). Score I4, “definite adverse drug reaction” was not used since it required the readministration of the drug to prove the iatrogenic effect. Average age was 78 years, with a female majority of 69%. Seventy two patients (96%) had previous cardiovascular disease, 37 (50%) previously experienced syncope or presyncope. In addition to the basic assessment, a Holter recording was performed among 56 patients, finding a drug-induced arrhythmia in three cases. In the majority of the patients (59 patients, 79%), the adverse drug reaction consisted of hypotension, clinically obvious in 49 cases. In ten cases, vasovagal syndrome facilitated by the drugs was diagnosed by a tilt-test. The other side effects were eight rhythm disorders and eight severe metabolic disorders. The treatments were always multiple. The involved drug was a cardiovascular therapy in 66% of the cases. The other drug classes were primarily represented by uroselective alpha 1-adrenergic blocking drugs (12%) and psychotropic ones (22%). Among the cardiovascular treatments, ACE inhibitors and diuretics, generally in association, were involved (59%). This study confirms the role for antihypertensive drugs in iatrogenic syncope, its great frequency in elderly patients but also the responsibility of another drug class less often reported, the uroselective alpha 1-adrenergic blocking drugs.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Syncope, Iatrogénie

Keywords : Syncope, Iatrogenic


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Vol 53 - N° 6

P. 320-324 - novembre 2004 Retour au numéro
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