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Interactions gliome-grossesse : étude rétrospective intergroupe multi-institutionnelle et perspectives - 23/02/11

Doi : 10.1016/S0035-3787(11)70002-9 
L. Taillandier a, b, , J. Pallud b, c

au nom de l’intergroupe

a Unité de neurooncologie, Service de neurologie, CHU, Hôpital central, 29 avenue du Marechal de Lattre de Tassigny, 54035 Nancy cedex, France 
b Réseau d’Etude des Gliomes, REG, France 
c Service de neurochirurgie, Hôpital Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, 75674 Paris cedex 14, France 

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Résumé

Introduction

Les interrelations entre gliomes et grossesse demeurent particulièrement mal connues.

Eu égard à l’amélioration récente des connaissances concernant les gliomes diffus de bas grade (GDBG, gliome de grade II OMS, gliome de grade A Sainte-Anne) et notamment de celles concernant l’histoire naturelle (Mandonnet et al., 2003), la prise en charge (place première de l’exérèse chirurgicale, développements conceptuels et techniques en neurochirurgie, émergence de chimiothérapies a priori peu gonadotoxiques et à même d’apporter un bénéfice symptomatique, rôle éclairci de la radiothérapie) et ainsi du pronostic des tumeurs gliales (Hoang-Xuan K et al. 2004, van den Bent MJ et al. 2005, Duffau et al. 2009), les questions relatives aux impacts respectifs de la grossesse sur la tumeur et de la tumeur sur la grossesse, sont devenues émergentes (Ducray et al. 2008, Pallud et al. 2009, Pallud et al. 2010).

C’est ainsi que, dans le groupe de patients pris en charge pour un gliome diffus de bas grade (GDBG, gliome de grade II OMS, gliome de grade A Sainte-Anne), de plus en plus de femmes ou de couples s’interrogent sur l’opportunité de concevoir un enfant.

Suite à l’observation de deux cas cliniques marquants, un premier travail a été mené au sein du réseau d’étude des gliomes (REG). L’interrogation de la base de donnée du groupe (Capelle et al., données personnelles) entre 1992 et 2007 nous a permis de recenser 443 femmes âgée de 18 à 50 ans au moment du diagnostic et 8 cas de grossesse. Dans 3 cas le gliome a été découvert pendant la grossesse, dans 3 cas le gliome était connu et l’interaction a été négative avec une nette accélération de la cinétique tumorale radiologique spontanée (évolution du diamètre tumoral moyen au cours du temps) et dans 2 cas le gliome était connu et il n’y a pas eu de modification de la cinétique de croissance (ces deux dernières patientes avaient bénéficié d’une radiothérapie préalable). Suite à la publication de ces données (Pallud et al. 2009), la perspective d’une étude complémentaire nationale multicentrique est née.

Patients et méthode

La proposition de collections des cas d’interaction gliome-grossesse a été faite lors de la réunion de notre intergroupe (ANOCEF, SFNC, REG) à Perpignan en mai 2008 sur la base du volontariat. La période de recueil de données s’est étalée du 1er juin 2008 au 31 décembre 2008. A été rédigée une fiche de données standardisées. Tous les IRM (avant, pendant et après la grossesse) accessibles pour chaque patiente ont été demandées.

Résultats

17 centres francophones (Angers, Bruxelles, Caen, La Réunion, Lyon, Montpellier, Nancy, Nice, Orléans, Paris Beaujon, Paris Lariboisière, Paris Sainte-Anne, Paris Pitié-Salpêtrière, Reims, Rennes, Suresnes, Toulouse) ont déclaré 57 cas. Des données « utiles » ont été colligées sur le plan clinique neuro-oncologique dans 53 cas, sur le plan radiologique dans 40 cas et sur le plan obstétrical dans 39 cas. 57 grossesses ont ainsi été recensées chez 55 femmes. Dans 24 cas le gliome était connu avant la grossesse et dans 33 cas les femmes sont entrées dans la maladie tumorale pendant la grossesse ou dans les 4 semaines suivant cette dernière. Au sein de la population de 24 cas où le gliome était connu avant la grossesse, nous avons pu analyser longitudinalement 12 grossesses chez 11 patientes suivies pour un GDBG. La grossesse a été menée à terme dans 11 cas (1 interruption thérapeutique pour malformation fœtale) avec un accouchement par césarienne dans 6 cas et par voie basse dans 5 cas. Pendant la grossesse, une dégradation clinique avec notamment une nette aggravation de la fréquence des crises épileptiques a été observée dans 5 cas (42%) (amélioration secondaire dans tous les cas en post-partum). La mise en place rapide d’un traitement oncologique dans les 3 mois suivant l’accouchement a été nécessaire dans 3 cas (25%). Un doublement du taux de croissance radiologique a été observé dans 9 cas (75%) avec, dans les cas ou il n’a pas été débuté un traitement oncologique, un retour aux taux de croissance radiologique prégrossesse en post-partum. Il ne nous a pas été possible de mettre en évidence de facteurs prédictifs du risque d’interaction négative à l’échelon individuel.

Conclusion et perspectives

Après cette première étape, qui constitue la première description argumentée et quantifiée d’une interaction négative formelle entre grossesse et GDBG, nous poursuivons le travail sur le plan étiologique pour progresser dans l’analyse des mécanismes impliqués et sur le plan pratique pour isoler des facteurs prédictifs du risque à l’échelon individuel. Un contrat de programme de recherche clinique est en cours.

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