Tolérance cardiaque du trastuzumab en adjuvant : revue à travers 53 observations - 22/03/11
Résumé |
Le trastuzumab a constitué une véritable révolution dans le traitement du cancer du sein surexprimant l’HER. Son utilisation en adjuvant pour une durée d’une année est actuellement un standard international. Sa toxicité majeure est cardiaque, d’où le monitoring systématique de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEV) avant et pendant le traitement. Pour évaluer sa tolérance cardiaque chez nos patientes, nous avons réalisé cette étude rétrospective cas témoin. La moyenne de la FEV avant le début du trastuzumab était de 62,5 % (51–80) et à la fin du traitement de 60,55 (40–77), soit une diminution en valeur absolue de 2 %. Cette différence est significative sur le plan statistique avec un p<0,001. Quatre-vingt-trois pour cent de nos malades ont pu terminer leur traitement dont 26,4 % avec un arrêt provisoire dû à la chute régressive de la FEV. Un arrêt définitif a été réalisé dans 17 % des cas à cause soit d’une diminution non régressive de la FEV, soit de l’apparition d’une insuffisance cardiaque symptomatique relevée chez deux patientes. L’analyse des facteurs de risque pouvant potentialiser cette toxicité retrouve dans le groupe de malades ayant présenté une cardiotoxicité persistante à un âge moyen et à un nombre moyen de cures d’anthracyclines reçues plus élevés par rapport au reste de notre échantillon, et une FEV de départ diminuée. Mais toutes ces différences étaient non significatives sur le plan statistique. Durant la durée de suivi de ces patientes, six (67 %) ont eu une récupération spontanée de leur FEV cinq mois plus ou moins 2,01 après l’arrêt du trastuzumab, une patiente est asymptomatique sous traitement médical et garde une FEV inférieure à 50 % et pour les deux cas d’insuffisance cardiaque symptomatique, ils ont eu une amélioration clinique sous traitement médical mais leur FEV est toujours inférieure à 40 %. La tolérance cardiaque chez notre échantillon paraît comparable avec les données de la littérature mais plutôt située dans la fourchette haute des taux de toxicité. Le manque de puissance statistique ne permet pas d’exclure une toxicité cardiaque du trastuzumab plus marquée chez la femme marocaine et devrait inciter à plus de prudence d’utilisation de cette substance et à la réalisation d’études plus larges qui pourront répondre à cette question.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Trastuzumab has been a revolution in the treatment of breast cancer overexpressing HER. Its use as an adjuvant for a period of 1year is currently an international standard. Its major toxicity is cardiac, where the systematic monitoring of the LVEF before and during treatment. To evaluate the cardiac safety for our patients, we conducted this retrospective case-control study. The average in LVEF before the start of trastuzumab was 62.5% (51–80), and at the end of treatment 60.55 (40–77), a decrease in absolute value by 2%. This difference is statistically significant with P<0.001. Eighty-three percent of our patients have completed treatment, of whom 26.4% with a provisional arrest because of a regressive fall in LVEF. A final arrest has been made in 17% cases due to either a nonregressive reduction in LVEF or the appearance of symptomatic heart failure found in two patients. Analysis of risk factors toxicity found in this group of patients with a cardiotoxicity persisting an average age and average number of treatments received anthracyclines higher than the rest of our sample, and diminished baseline LVEF. But all these differences were not statistically significants. During the period of monitoring of these patients, six (67%) had spontaneous recovery of their LFEV 5months±2.01 after discontinuation of trastuzumab. For two cases of symptomatic heart failure, they had a clinical improvement under medical treatment in February but is still less than 40%. The cardiac safety in our study seems comparable with the literature data but located in the upper range of levels of toxicity. The lack of statistical power of our study does not exclude a greater cardiac toxicity of trastuzumab among Moroccan women and should prompt a more cautious use of this drug and the achievement of larger studies that could answer this question.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Trastuzumab, Toxicité cardiaque, Fraction d’éjection ventriculaire gauche
Keywords : Trastuzumab, Cardiac toxicity, Left ventricular ejection fraction
Plan
Vol 40 - N° 2
P. 144-148 - avril 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.