Introduction. - Les médicaments sont responsables d'effets secondaires qui peuvent être toxiques, pharmacologiques ou allergiques. Les accidents allergiques correspondent à des réactions d'hypersensibilité (HS) qui mettent en jeu : les anticorps (hypersensibilité immédiate) ou des lymphocytes T (LT) (hypersensibilité retardée (HSR). Cette étude est centrée sur le diagnostic d'HSR aux médicaments responsable de toxidermies érythémateuses.

Objectifs. - Le but de ce projet est de mettre au point les outils nécessaires à la détection des LT spécifiques dans le sang périphérique des patients.

Matériels et méthodes. - Trois groupes de patients ont été testés : i) groupe A : patients allergiques à l'amoxicilline (n=14) ; ii) groupe B : patients tolérant parfaitement amoxicilline (n=5) ; iii) groupe C : patients ayant développé un accident de type non allergique (intolérance) à l'amoxicilline (n=10). Le diagnostic des réactions allergiques (groupe A) est fait sur la preuve d'un test cutané positif à l'amoxicilline 48 à 96 heures après l'application du médicament. Pour les trois groupes le test de transformation lymphocytaire et l'Elispot IFN-γ ont été réalisés en même temps. Pour les tests cutanés et les tests in vitro le ceftriaxone a servi de témoin négatif.

Résultats. - Les résultats obtenus pour le test de transformation lymphocytaire montre une sensibilité de 71 % pour un test positif si l'index de stimulation (SI) est supérieur à 2,5. De plus, dans nos conditions, l'Elispot IFN-γ permet de suivre spécifiquement la population de lymphocytes T dans le groupe A avec une moyenne de 70 spots/1 10⁶ cellules en présence d'amoxicilline, alors que la restimulation des cellules avec l'antibiotique contrôle, le ceftriaxone, n'induit pas de sécrétion d'IFN-γ. Ainsi, après stimulation par l'amoxicilline, 12 des 14 patients allergiques ont un nombre de spots significativement augmentés en comparaison à la réponse ceftriaxone.

Discussion. - Ces résultats montrent que l'Elispot IFN-γ permet la numération in vitro de la réponse T spécifique d'amoxicilline. Ce test semble discriminer les patients allergiques aux médicaments des patients non allergiques. L'intérêt de cette technique réside dans sa simplicité de mise en oeuvre, le nombre important de molécules médicamenteuses pouvant être testées simultanément et la rapidité d'obtention du résultats. Si ces résultats se confirment avec d'autres molécules médicamenteuses, l'Elispot IFN-γ aux médicaments pourraient faire partir de la batterie des tests in vitro d'exploration des hypersensibilités retardées.

Introduction. - The adverse effects caused by drugs are classified as toxic, pharmacological or allergic. Allergic side effects are hypersensitivity reactions that involve antibodies (immediate hypersensitivity reactions) or T lymphocytes (delayed hypersensitivity). We describe the results of a study evaluating an in vitro method using peripheral blood T lymphocytes for the diagnosis of erythematous drug-induced delayed hypersensitivity reactions.

Materials and methods. - Three groups of patients were included: Group A, patients allergic to amoxicillin (N=14); Group B, patients who tolerate amoxicillin without side effects (N=5); and Group C, patients who had developed a non-allergic type of reaction to amoxicillin (N=10). The diagnosis of allergic reactions (Group A) was demonstrated by a positive skin test reaction 48 to 96 hours after applying amoxicillin to the skin. The lymphocyte transformation test (LTT) and the Elispot test for IFN-γ were done simultaneously. Ceftriaxon served as the negative control reagent for both the skin and in vitro tests.

Results. - The results observed for the LTT indicated a level of sensitivity of 71% when the stimulation index (SI) was greater than 2.5. Under the conditions used, the results of the IFN-γ assay demonstrated the presence of specific T lymphocytes in Group A with a mean of 70 spots/1 10⁶ cells in the presence of amoxicillin, whereas re-stimulation of the cells with the antibiotic control, ceftriaxone, resulted in no IFN-γ secretion. After stimulation with amoxicilln, 12 out of the 14 patients in Group A had a significantly increased number of spots in comparison with ceftriaxone.

Discussion. - These results demonstrate that the Elispot IFN-γ in vitro assay provides a method to estimate the number of amoxicillin-specific T cells in peripheral blood. This test appears to differentiate patients who are allergic to drugs from those who are not. The test is interesting because it is simple to carry out, a large number of drugs can be tested at the same time, and the results are obtained rapidly. If these results can be confirmed with other drug molecules, then the ELISPOT IFN-γ in vitro assay could be included in the battery of in vitro tests for delayed hypersensitivity reactions to drugs.