L'amélioration continue du pronostic de la chirurgie digestive a révélé l'importance des ses conséquences nutritionnelles sur la qualité de vie à long terme des patients. Ces conséquences longtemps négligées, sont encore trop souvent considérées comme une fatalité, voir ignorées. L'objectif de ce travail est triple : 1) décrire les conséquences nutritionnelles propres à l'acte chirurgical ; 2) montrer l'avantage nutritionnel d'une chirurgie plus conservatrice ; 3) rappeler l'impact de la chirurgie digestive sur le métabolisme de la vitamine B12, du calcium et de l'os. Ces deux dernières décennies ont permis l'émergence d'une chirurgie moins radicale (qui tout en restant aussi curatrice, réduit la morbidité) et le développement de la nutrition parentérale à domicile (vitale pour les patients souffrant d'une insuffisance intestinale définitive). Ces progrès contrastent avec la carence de prise en charge nutritionnelle dont souffre encore nombre de patients à distance de leur chirurgie.

Continuous improvement of digestive surgery has revealed the importance of its nutritional consequences over long term patient quality of life. These consequences, neglected for a long time, are often considered as fate or even ignored. The aim of this work is three-fold: 1) to describe nutritional consequences of surgery per se; 2) to show nutritional advantage of a more conservative surgery; 3) to remind ourselves of the digestive surgery impact over the metabolism of cobalamine, calcium and bone. The last two decades have provided less radical but equally curative surgery, while also reducing morbidity and home parenteral nutrition, vital for patients with definitive intestinal failure. This contrasts with the deficiency of nutritional care from which some patients suffer long after their surgery.