Objectif. - L'objectif de l'étude était d'étudier les caractéristiques anatomocliniques, thérapeutiques et évolutives des tumeurs malignes des cavités nasales strictement endonasales, à l'exclusion des tumeurs de la placode olfactive et de celles étendues aux cavités paranasales. Il s'agit de tumeurs rares, peu étudiées dans la littérature, et leur prise en charge n'est pas bien codifiée, tant en ce qui concerne la classification que le traitement. Une nouvelle classification des tumeurs malignes (strictement endonasales) est présentée.

Patients et méthodes. - Les observations de 21 tumeurs malignes des cavités nasales colligées entre janvier 1989 et décembre 2001 ont été étudiées rétrospectivement. La prise en charge de ces tumeurs reposait sur l'endoscopie nasale, l'imagerie et la biopsie. Les paramètres épidémiologiques, histopathologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs, ont été étudiés.

Résultats. - La moyenne d'âge était de 52,4 ans et le sex-ratio H/F de 1,3. L'obstruction nasale était le signe révélateur principal (82 %), suivie par les épistaxis (14 %). Les tumeurs septales étaient les plus fréquentes (10 cas). Il s'agissait le plus souvent de tumeurs épithéliales, carcinomes épidermoïdes (8/21), adénocarcinomes (2/21), plus rarement de mélanomes malins (2/21), de lymphomes non hodgkiniens (8/21) ou d'hémangiopericytome malin (1/21). La plupart des tumeurs ont été opérées, habituellement par voie transfaciale et avec souvent une radiothérapie postopératoire. La chirurgie endonasale endoscopique n'a reçu aucune validation. L'analyse des résultats a montré d'une part la gravité de certaines variétés tumorales, mélanomes malins et lymphomes non hodgkiniens, et d'autre part le pronostic globalement défavorable de ces tumeurs, avec un taux de mortalité de 42,8 %.

Conclusion. - Les tumeurs malignes des fosses nasales, notamment dans le contexte spécifique de cette étude (tumeurs endonasales strictes), sont rares et leur prise en charge reste mal codifiée. Elles sont dominées par les variétés malignes épithéliales, en particulier dans leurs localisations septales. L'évolution est marquée par la fréquence des récidives locorégionales. Le pronostic est globalement défavorable.

Purpose. - This work proposes to study the anatomoclinical, therapeutic and evolutionary characteristics of the malignant tumours of the nasal cavities. This study focuses exclusively on the malignant tumours strictly of the endonasal variety (excluding tumours from the olfactive placode and those extending to the paranasal cavitie). These tumours are not common not often studied in the literature and their is not codified (classification, treatment). A new classification of the malignant tumours (strictly endonasals varieties) is presented in this study.

Patients and methods. - This is a retrospective study of 21 malignant tumours of the nasal cavities selected between January 1989 and December 2001. The handling of these tumours rests on a tripod diagnosis: nasal endoscopy-imagery-biopsy. The following parameters are studied: epidemiological, histopathological, clinical, therapeutic and evolutionary.

Results. - The average age of our population is 52,4 years with a male sex ratio of 1,3. The nasal obstruction is the principal revealing sign (82%) followed by the epistaxis (14,2%). The septal tumours are the most frequent (10 cases). The histopathological results of our study show the prevalence of the epithelial tumours: epidermoid carcinoma (8/21), adenocarcinoma (2/21) malignant melanoma (2/21). The non-epithelial varieties are dominated by lymphomas (NLH) (8/21). The surgery plays a dominant role in the treatment of these tumours. Most of the tumours were operated on, usually transfacially and often with postoperative radiotherapy. The endoscopic surgery was not valided. Our results show on the one hand the gravity of certain tumoral varieties: malignant melanoma, lymphomas(NHL) and on the other hand the overall unfavourable forecast of these tumours with a mortality rate of 42,8%.

Conclusion. - The malignant tumours of the nasal fossae, in particular in the specific context of this study (strict endonasal tumours) are rare and their handling is not codified. They are dominated by the epithelial malignant varieties, in particular in their septal localizations. The evolutionary profile is dominated by the loco regional recurrence. The forecast of these tumours is overall bad according to the tumoral stage, especially the histopathological varieties.