Le dernier film de Pedro Almodóvar, la Mauvaise éducation, présente le thème de la pédophilie dans le contexte de l'internat catholique en Espagne sous Franco. De façon plus générale, puisque le film suppose que le choix d'un mode de vie marqué par la perversion (toxicomanie, travestisme et prostitution) soit la conséquence de l'abus sexuel subi pendant l'enfance, ce film poursuit les recherches entamées par le metteur en scène depuis ses débuts autour de la question de l'image du corps propre et des sexualités parallèles. Cette étude propose un compte rendu et une mise au clair de la structure perverse à partir de l'exemple du fétichisme pour ensuite postuler une différence par rapport au travestisme et en fin de compte poser la transsexualité, catégorie souvent évoquée dans le contexte de ce cinéma, comme radicalement différente. Cette étude propose que le BDD (Body Dysmorphic Disorder) démontre l'importance et la difficulté de la question de la différence entre perversion et psychose.

The latest film of Pedro Almodóvar, Bad Education, treats the theme of pedophilia in the context of the Catholic boarding school in Franco's Spain. In a larger sense, since the film posits the adoption of a perverse lifestyle (drug addiction, transvestism and prostitution) as a result of childhood sexual abuse, the film continues the director's ongoing exploration of faulty perception of body image and deviant sexualities. This paper attempts to review and clarify the structural character of perversion, calling on the example of fetishism, to distinguish the originality of transvestism in relation to this structure and finally to differentiate perversion and transsexuality, a category often evoked in the context of Almodóvar's cinema. This study reviews the appearance of body dysmorphophobia and the difficulty of diagnosing perversion or psychosis.