Le pronostic de nos jours favorable des cancers de la jeune fille soulève la question de sa fertilité future. De nombreuses études ont proposé des actions préventives pour la préservation de la fonction ovarienne, mais le devenir d'un utérus irradié dans l'enfance est également un élément crucial à prendre en compte, car les séquelles d'atrophie utérine endométriale et myométriale, de fibrose cicatricielle et hypovascularisation, sont des facteurs d'échec ou d'évolution défavorable pour l'implantation embryonnaire, le développement placentaire et foetal ainsi que le travail. Les conséquences sur la procréation sont alors liées à l'atteinte utérine sur le plan morphologique et dynamique : fausses couches spontanées précoces, placentation anormale etc. En sus des grossesses spontanées rapportées dans la littérature, quelques grossesses ont été obtenues après fécondation in vitro avec don d'ovocytes associée à une forte stimulation estrogénique chez des patientes ovarioprives faiblement irradiées. Un espoir a récemment émergé par l'obtention de la réversibilité de la fibrose radio-induite associée à une amélioration trophique de l'utérus, grâce à l'utilisation de la voie des antioxydants. Ainsi, une association de pentoxifylline 800 mg/jour et de tocophérol 1000 UI/jour de 12 mois a permis d'améliorer les paramètres utérins tels que l'épaisseur endométriale (×2), les dimensions myométriales (×1,5), et la vascularisation utérine de six jeunes femmes testées, fortement irradiées dans l'enfance (≥45 Gy) et stériles. Par ailleurs, deux femmes faiblement irradiées (#20 Gy), à endomètre non réactif aux doses physiologiques d'estrogènes, ont pu être spontanément enceintes après utilisation de cette association et mettre au monde un nouveau-né en bonne santé. Des études complémentaires sont en cours pour évaluer, entre autres aspects, l'intérêt de cette orientation thérapeutique.

Today, the good prognosis of girl's cancers raises the question of her future fertility. Several studies have focused on preservation of ovarian function, but the uterus, irradiated in childhood, is a crucial component to bear in mind because the somatic damages, in terms of endometrial and myometrial atrophy, scar fibrosis and hypovascularization, are negative factors for the establishment and maintenance of a pregnancy and for a convenient labour. Consequences for procreation are related to the morphologic uterine sequelae and its altered function: early miscarriages, abnormal placentation etc. In addition to some spontaneous pregnancies reported in literature, a few pregnancies, for women experiencing a premature iatrogenic ovarian failure due to mild irradiation, have been obtained after in vitro fertilization and oocyte donation with increased estrogen treatment. Recently, a real hope has surged in relation to the opportunity to reverse the radio-induced fibrosis and thus to obtain a better trophic uterus, using the antioxidant pathway. So, a treatment combining pentoxifylline 800 mg/d and tocopherol 1000 IU/d for 12 months allowed improvement of local uterine conditions such as endometrial thickness (×2), myometrial dimensions (×1.5) and uterine vascularization in all six sterile women studied, who have received high irradiation in chilhood (≥45 Gy). Moreover, two women mildly irradiated (#20 Gy) with endometrium resisting to physiological estrogen status, became spontaneously pregnant after using this combined treatment, and gave birth to healthy children. Further studies are in progress to assess, among other questions, the interest of this therapeutic direction.