Traitement de l'infarctus myocardique aigu - 01/01/98
Service de cardiologie, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France.
Résumé |
Le traitement de l'infarctus du myocarde a considérablement évolué au cours des 30 dernières années, et permis de diminuer sa mortalité précoce de plus de 40 % à moins de 10 %. La création des unités de soins intensifs en cardiologie (USIC) dans les années 1960 a constitué une avancée majeure en permettant la surveillance, la prévention et le traitement immédiat de complications telles que la fibrillation ventriculaire ou les troubles conductifs qui étaient une cause majeure de mortalité précoce. Durant les années 1980, la mortalité a continué de diminuer grâce à une révolution de la stratégie thérapeutique qui est passée d'un mode défensif visant à surveiller et traiter les complications de l'infarctus, à un mode offensif avec, pour objectifs, la reperfusion et la limitation de la taille de la nécrose. Deux méthodes de reperfusion coronaire sont actuellement disponibles : la thrombolyse et l'angioplastie. L'efficacité de la thrombolyse est démontrée depuis le milieu des années 1980 ainsi que son effet bénéfique sur la mortalité aussi bien précoce qu'à long terme. Elle constitue le traitement de reperfusion de référence. Ses indications doivent être les plus larges possible et son administration précoce, si possible sur les lieux mêmes de la prise en charge du patient. Depuis le début des années 1990, l'angioplastie de première intention s'est imposée comme une alternative au moins équivalente à la thrombolyse, à condition d'être réalisée dans un court délai après le début de l'infarctus et par une équipe entraînée. Perçues un temps comme concurrentes, ces deux méthodes peuvent être complémentaires, l'objectif essentiel étant d'assurer au plus grand nombre et dans les meilleures conditions une reperfusion dont la précocité et l'efficacité restent les critères déterminants du pronostic.
Quelle que soit la technique de reperfusion, le traitement antithrombotique associant héparine et acide acétylsalicylique est primordial et constitue l'une des toutes premières mesures thérapeutiques. Le traitement anti-ischémique par bêtabloquant reste de rigueur chaque fois qu'il est bien toléré et semble d'autant plus efficace qu'il est administré par voie intraveineuse (IV) et de façon précoce. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion apportent un bénéfice pronostique non négligeable et peuvent être introduits une fois passées les premières heures de l'infarctus. Aucun traitement antiarythmique administré de façon systématique n'a fait la preuve de son efficacité pour réduire la mortalité précoce ou tardive.
Plan
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