La communauté médicale mondiale et les cardiologues prennent depuis peu conscience du risque émergent majeur que constitue le syndrome métabolique. La prévalence du syndrome métabolique varie assez nettement selon les études, avec dans l'étude DESIR une incidence de 16 % chez l'homme et 11 % chez la femme en France. L'anomalie centrale semble bien être l'augmentation de la graisse viscérale, qui induit une augmentation des acides gras libres vers le foie, ainsi qu'une insulinorésistance. Ces deux relais vont induire eux-mêmes une cascade d'anomalies touchant de nombreux facteurs de risque proathéromateux. Vont ainsi s'associer un taux de triglycérides élevé, une baisse du HDL, des LDL petites et denses, une élévation des chiffres tensionnels, une modification des paramètres de la coagulation dans le sens d'un état prothrombotique, une insulinorésistance, une élévation de la CRP, une activation des cytokines et des adhésines, une dysfonction endothéliale, un stress oxydatif. Le syndrome métabolique présente deux complications principales, les complications cardiovasculaires qui sont augmentées d'un facteur 2 à 3, et le risque d'évolution vers un diabète de type 2 qui va lui-même aggraver ce risque cardiovasculaire, avec selon les études des risques relatifs d'évolution vers le diabète d'un facteur 10 en cas de syndrome métabolique présent. L'intérêt reste essentiellement de repérer les patients à haut risque dans une population, sur qui faire porter les efforts de prévention.