Cancers et immunosuppression : effet pro- et antitumoral des traitements immunosuppresseurs - 01/01/05
Résumé |
L'augmentation de l'incidence des cancers après la transplantation d'organe en est une des principales complications et une cause importante de morbidité et de mortalité. Elle est due en partie à l'immunosuppression non spécifique qui favorise la réplication de virus oncogènes. Elle pourrait aussi être favorisée par un effet cancérogène propre des traitements immunosuppresseurs. Autant il y a peu d'arguments pour impliquer les corticoïdes dans la genèse des cancers post-transplantation, autant l'effet de l'azathioprine sur les mécanismes de réparation de l'ADN est bien connu et pourrait favoriser l'apparition des cancers, en particulier cutanés. Les inhibiteurs de la calcineurine, ciclosporine et tacrolimus, pourraient favoriser le développement des cancers via des cytokines comme l'IL6 en cas de lymphoprolifération post-transplantation, ou en interférant avec les mécanismes de réparation de l'ADN. Des données récentes in vitro et chez l'animal suggèrent qu'ils favorisent aussi la capacité des cellules tumorales à métastaser. Le mycophénolate mofétil pourrait avoir des propriétés antitumorales in vitro, ne semblant pas se confirmer in vivo. Les inhibiteurs de la protéine mTOR, sirolimus et everolimus, ont des propriétés antitumorales liées à un blocage de la prolifération des cellules tumorales, à une augmentation de leur apoptose et à une diminution des métastases qui passe en partie par le VEGF. Si ces propriétés, confirmées in vivo dans différents modèles animaux, sont aussi retrouvées chez l'homme, nous disposons enfin d'immunosuppresseurs également efficaces dans la prévention d'une des complications majeures de la transplantation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Malignancies are an important cause of morbidity and mortality among transplant patients. Tumor genesis is the consequence of non-specific immunosuppression that enhanced oncogenic virus replication, but may also be due to direct effects of immunosuppressants. Steroids are believed not to be involved in cancer genesis, in contrast to azathioprine, well known to reduce DNA repair ability, particularly in skin cells exposed to UV irradiation. Calcineurin inhibitors, cyclosporine and tacrolimus, are involved in tumor development through various mechanisms: they promote B-cell proliferation by increasing T lymphocyte IL6 secretion, decrease DNA repair ability and may be able to promote metastasis spreading by a direct cellular effect that is independent of their effect on the host's immune cells. In vitro anti-tumoral properties of mycophenolate mofetil have not been valided in animal models or in human. The last developed immunosuppressant mTOR inhibitors, sirolimus and everolimus, effectively control the proliferation of various tumor cell lines, promote tumor cell apoptosis and inhibit metastatic tumor growth and angiogenesis in in vivo mouse models by affecting VEGF production and effect. If these antitumoral features are confirmed in human, this new immunosuppressive family will offer the unique opportunity to reduce both the incidence of rejection and cancer in organ transplant recipients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer, Immunosuppresseurs, Carcinogenèse, Transplantation d'organe, Inhibiteurs de la calcineurine, Inhibiteurs de la protéine mTOR
Keywords : Cancer, Immunosuppressive drugs, Carcinogenesis, Organ transplantation, Calcineurin inhibitors, mTOR inhibitors
Abréviations : LPT, HHV8, HBV, HCV, EBV, MDR, VEGF, UV, CsA, MMF, MPA, IMPDH, mTOR
Plan
Vol 1 - N° 1
P. 23-30 - mars 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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