Malgré d'importants progrès, en termes de réduction de mortalité, enregistrés dans les accidents de l'enfant depuis le début des années 1980, ceux-ci restent un problème majeur de santé publique. Les accidents de la circulation ont davantage bénéficié de ce recul en raison de la réglementation, qui se renforce régulièrement, mais surtout d'une répression policière de plus en plus sévère ces dernières années. En revanche, les accidents de la vie courante (AcVC) qui comprennent les accidents domestiques, scolaires, de sports et de loisirs, restent trop nombreux, avec une importante morbidité et une mortalité annuelle double de celle des accidents de la circulation. Les jeunes enfants de moins de 5 ans sont plus vulnérables en raison de leurs spécificités propres et donc victimes de très nombreux accidents domestiques, notamment des accidents les plus dramatiques, qui entraînent les hospitalisations les plus longues, des séquelles (motrices, fonctionnelles, sensorielles ou psychiques) et de nombreux décès. Ces cinq points noirs persistent depuis plus de 10 ans : chutes de grande hauteur, notamment les défenestrations ; noyades ; enfants victimes d'incendies d'habitation ; accidents spécifiques du milieu rural ; asphyxies. Si l'information sur les accidents de l'enfant doit être permanente et s'appuyer sur tous les supports pédagogiques actuellement disponibles, sans oublier le web, il semble important de la cibler sur ces cinq catégories à très haut risque, une surveillance rapprochée et effective par les parents et une éducation des enfants aux risques du quotidien sont essentielles.