Vaccination par thérapie génique suicide contre un modèle de métastases hépatiques de cancer colique chez le rat - 01/01/00
A. Gavelli 1, 3 , P. Baqué 2 , M. Mala 2 , M.C. Saint-Paul 4 , P. Staccini 5 , N. Brossette 1 , M. Chazal 2 , G. Milano 6 , J. Gugenheim 7 , D. Benchimol 2 , A. Bourgeon 2 , C. Huguet 3 , B. Rossi 1 , V. Pierrefite-Carle 1 Correspondance et tirés à part : unité Inserm 364, faculté de médecine, avenue de Valombrose, 06107 Nice cedex 2, France.
Voir les affiliationsRésumé |
La thérapie génique par gène suicide consiste à transférer dans des cellules tumorales un gène viral ou bactérien, codant pour une enzyme capable de transformer une prodrogue non toxique en drogue léthale.
Objectifs de l'étude : Analyser si l'injection des cellules tumorales exprimant le gène cytosine désaminase (CD) d'Escherichia coli, suivie d'un traitement par 5-fluorocytosine (5-FC) pouvait constituer une « vaccination » contre des métastases hépatiques de cancer colique chez le rat.
Matériel et méthodes : Nous avons utilisé un modèle syngénique mimant des « métastases » hépatiques de cancer colique chez le rat BDIX. Les « métastases » hépatiques étaient obtenues par injection sous-capsulaire ou intraportale des cellules tumorales provenant d'un carcinome colique chimio-induit. Le plasmide contenant le gène CD a été transfecté dans les cellules tumorales pour créer une lignée cellulaire exprimant le gène CD.
Résultats : La vaccination par thérapie génique suicide permet d'induire une régression totale (45 % des cas) ou partielle de la tumeur sauvage préexistante située à distance (diminution de 96 % du volume tumoral moyen, p < 0,0001) avec augmentation de la survie des animaux traités de façon statistiquement significative (log-rank p < 0,0001), mettant en évidence l'existence d'un effet bystander à distance. Cette stratégie de vaccination a permis aussi une augmentation de la survie des rats porteurs de métastases hépatiques multiples (log-rank p = 0,01).
Conclusion : Cette étude suggère que le système suicide CD/5-FC, par injection des cellules tumorales génétiquement modifiées, représente un traitement potentiel contre les métastases hépatiques d'origine colorectale.
Mots clés : carcinome colorectal ; effet bystander à distance ; métastases hépatiques ; thérapie génique suicide.
Abstract |
Suicide gene therapy consists of transferring into tumor cells a viral or bacterial gene encoding for an enzyme which converts a non-toxic product into a lethal drug.
Study aim: To analyze the therapeutic potential of vaccination with tumor cells expressing the bacterial cytosine deaminase (CD) gene and 5-fluorocytosine (5-FC) treatment in a rat liver metastasis model.
Material and method: We used a rat colon carcinoma cell line which, after subcapsular or intraportal injection in syngenic animals, generates single or multiple experimental liver metastases, respectively. We have shown that introduction of a vector expressing the CD gene in this colon carcinoma cell line results in 5-FC sensitivity (PRObCD).
Results: Intrahepatic subcapsular injection of PRObCD tumor cells, followed by 5-FC treatment, induces total regression of a wild-type tumor pre-established in the contralateral liver lobe in 45% of animals with a 96% decrease in mean volume (p < 0.0001), demonstrating the existence of a distant bystander effect. This vaccination significantly increased the survival of rats with single (log-rank p < 0.0001) or multiple (log-rank p = 0.01) liver metastasis
Conclusions: These results suggest that suicide gene-modified tumor cells can act as potent therapeutic vaccines against liver metastasis from colon carcinoma.
Mots clés : colon carcinoma ; distant bystander effect ; liver metastasis ; suicide gene therapy.
Plan
Vol 125 - N° 6
P. 552-559 - juillet 2000 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.