La validation épistémique de la psychologie contemporaine des « traits » comme cadre d'études scientifiques de la personnalité requiert le postulat suivant : les résultats statistiques obtenus à partir d'agrégats lors d'études corrélationnelles des différences individuelles ouvrent une « fenêtre » épistémique sur ce qui se passe chez les individus constituant cet agrégat. Ce postulat est la pierre angulaire du paradigme « néogaltonien » en recherche psychologique (Danziger, 1987) qui inspira le célèbre appel de Cronbach (1957) à une fusion des disciplines expérimentales et corrélationnelles de la psychologie scientifique. Cette perspective sur les études de la personnalité est soumise ici à un examen critique attentif et nous montrons qu'elle est scientifiquement intenable. Notre argument est qu'il n'y a de science de la personnalité viable que centrée sur les personnes et non sur des variables de différences individuelles.

For its epistemic integrity as a framework for scientific personality studies, contemporary trait psychology requires the assumption that aggregate statistical patterns gleaned from correlational studies of individual differences constitute an epistemic “window” onto what is transpiring with the individuals comprising that aggregate. This assumption is the cornerstone of the “neogaltonian” paradigm for psychological research (Danziger, 1987) in terms of which Cronbach (1957) famously called for a merger of scientific psychology's experimental and the correlational disciplines. In the present contribution, this perspective on personality studies is submitted to close critical scrutiny and shown to be scientifically untenable. It is argued that a viable science of personality will be one focused on persons and not on individual differences variables.