The aim of this study was to examine the perception of time in the first months of life. Does the perception of contextual temporal information (an auditory tempo) induce modifications in spontaneous motor behavior (in the present case, non-nutritive sucking behavior) at birth and at 2 months? Two auditory tempos were successively tested. The first was the same as the previously recorded spontaneous motor tempo (SMT); the second was 15% faster or 15% slower than the infant's SMT according to the group. Results showed that modification of the sucking tempo depended on age and contextual temporal information. Two-month-old infants were able to adapt their endogenous sucking rhythm to an external tempo if it was faster than their spontaneous rhythm. Results also confirmed that slowing down the sucking rate was difficult for both groups of infants. In sum, the results suggest that, to a certain extent, very young infants are sensitive to contextual modifications (which indicates that they perceive them). This study has thus identified certain features of the internal time base rate from birth which could help define a developmental internal clock model of contextual temporal processing.

Cette étude s'intéresse à la perception du temps au cours des premiers mois de la vie : est-ce que la perception d'une modification temporelle contextuelle (tempo auditif) induit une modification du tempo moteur spontané (succion non nutritive) chez les nouveau-nés et à deux mois de vie ? Nous avons testé successivement deux tempos auditifs. Le premier tempo auditif était celui du tempo moteur spontané enregistré préalablement. Le second était selon les groupes soit 15 % plus rapide que le tempo moteur spontané initial, soit 15 % plus lent. Les résultats ont montré que les modifications du rythme de succion dépendaient de l'âge et des informations temporelles contextuelles. Les bébés de deux mois étaient capables de modifier leur rythme endogène de succion à un tempo auditif externe si celui-ci est plus rapide que leur propre rythme. Les résultats confirment aussi que le ralentissement du rythme de succion est difficile à obtenir chez les bébés. Globalement, cette expérience suggère que, dans une certaine mesure, les très jeunes enfants sont sensibles aux modifications temporelles de leur environnement (indiquant ainsi qu'ils les perçoivent). Par ailleurs, elle a permis de caractériser le rythme endogène dès la naissance, ce qui devrait contribuer au développement de modèles de traitement de l'information temporelle contextuelle.