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Une forme limite de délire et son rapport au conflit psychique - 19/12/06

Doi : 10.1016/j.evopsy.2006.09.006 
Radu Clit
Psychologue clinicien, membre du Laboratoire de Psychopathologie psychanalytique des atteintes somatiques et identitaires (LASI), Université Paris-X-Nanterre, 200, avenue de la République, 92001 Nanterre cedex, France 

Auteur correspondant : Radu Clit.

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Résumé

Le rapport du délire au conflit psychique est envisagé dans une perspective psychanalytique, à partir d'un cas clinique. Le patient en question a une forme assez particulière de délire - il affirme avoir un lien avec une jeune fille morte, qu'il n'a jamais connu. Il a été suivi en psychodrame psychanalytique individuel, pendant un bon nombre d'années. Son délire est d'abord discuté en tant que symptôme. Deuxièmement, les hallucinations auditives - des voix moqueuses, renvoient, comme le lien à la personne morte, à la relation difficile que le patient avait avec son père, également décédé. À un troisième niveau, comme le fonctionnement mental du patient révèle beaucoup de contradictions, le problème du conflit dans la psychose est posé. Le conflit peut être situé à des niveaux différents, comme une conséquence du clivage ou comme une expression de la désintrication pulsionnelle. Mais, le délire du patient semble cacher surtout un conflit d'identification. Or, des auteurs comme Piera Aulagnier considèrent que le problème de l'identification est le plus important dans la psychose. Pour Freud, au niveau métapsychologique, c'est le conflit du moi avec la réalité qui caractérise la psychose. Cette différence de perspective est considérée comme un problème dont la solution est de placer l'objet du côté de la réalité - ainsi le conflit avec la réalité implique aussi l'objet, qui se trouve à l'origine des difficultés d'identification du psychotique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The relation between delirium and psychic conflict is considered from a psycho-analytical angle, using a clinical vignette as a starting point. The patient has a particular form of delirium: he claims a bond with a dead girl, whom he has never met. He was observed during several years in individual psychoanalytic psychodrama. His delirium is first discussed as a symptom. Secondly like his bond with the dead person, his acoustic hallucinations - mocking voices - reflect his difficult relationship with his father, also dead. At a third level, the issue of psychic conflict in psychosis is raised, because of the contradictions in the patient's mental functioning. Thus, the conflict can be located at different levels, as a consequence of splitting, or as a manifestation of instinctual defusion. But above all, the patient's delirium seems to hide an identification conflict. Piera Aulagnier also pointed out the importance of identification difficulties in psychosis. From a metapsychological stance, Freud regarded the conflict between Ego and reality as the characteristic for psychosis. This difference of outlook is treated here as a problem whose solution consists in situating the object on the same side as reality. The conflict with reality thus also becomes a conflict with the object, which is the root cause of the psychotic's identification difficulties.

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Mots clés : Conflit psychique, Délire, Hallucinations, Identification, Psychodrame psychanalytique individuel, Réalité

Keywords : Psychic conflict, Delirium, Hallucinations, Identification, Individual psycho-analytical psychodrama, Reality


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 Toute référence à cet article doit porter mention : Clit R. Une forme limite de délire et son rapport au conflit psychique. Evol psychiatr 2006 ;71.


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Vol 71 - N° 4

P. 773-781 - octobre-décembre 2006 Retour au numéro
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