Ces dernières années, l'anesthésie locorégionale a connu un intérêt croissant chez l'enfant. Mais en injection unique, cette analgésie a une durée limitée dans le temps. Les blocs nerveux périphériques continus ont donc pris une place importante dans l'arsenal thérapeutique des anesthésistes, permettant une gestion de la douleur postopératoire efficace, sûre et prolongée. Comme chez l'adulte, les indications des blocs nerveux périphériques continus dépendent de l'analyse du rapport bénéfice/risque de chaque technique. Les indications sont les interventions aux suites opératoires très douloureuses, les chirurgies associées à un traitement physiothérapique douloureux, et les syndromes douloureux régionaux complexes de type I. Les contre-indications de ces techniques sont proches de celles de l'adulte, auxquelles il faut ajouter le refus parental ou de l'enfant. Chez l'enfant, les blocs nerveux périphériques continus sont habituellement réalisés sous anesthésie générale ou forte sédation, et nécessitent un équipement approprié dans le but de diminuer le risque de lésion nerveuse. De nouvelles techniques, comme la stimulation transcutanée ou le guidage échographique, sont récemment apparues pour faciliter l'identification des nerfs et plexus chez les enfants. Néanmoins, les blocs nerveux périphériques continus peuvent masquer un syndrome compartimental après certaines interventions ou traumatismes. Enfin, la ropivacaïne semble être le meilleur agent chez l'enfant, nécessitant les plus bas débits et les plus basses concentrations d'anesthésique local. Les anesthésistes peuvent faciliter une déambulation précoce avec une gestion améliorée de la douleur, voire le traitement à domicile avec des perfuseurs portables jetables. Un meilleur contrôle de la douleur postopératoire et l'utilisation de nouveaux anesthésiques locaux permettant un bloc moteur différentiel, permettent d'améliorer la qualité de vie et de diminuer les troubles du comportement des enfants parfois psychologiquement blessés par leur hospitalisation ou la douleur postopératoire.

Recently, regional anaesthesia in children has generated increasing interest. But single injection techniques have a limited duration of postoperative analgesia. Then, continuous peripheral nerve blocks have taken an important position in the anaesthetic arsenal, allowing an effective, safe and prolonged postoperative pain management. As adults, indications for continuous peripheral nerve blocks depend on the analysis of individual benefits/risks ratio. Main indications are intense postoperative pain surgical procedures, with or without postoperative rehabilitation, and complex regional pain syndrome. Contraindications to these procedures are rather similar to those in adults, plus parental and/or children refusal. Continuous peripheral nerve blocks are usually performed under general anaesthesia or sedation in children, and require appropriate equipment in order to decrease the risk of nerve injury. New techniques, such as transcutaneous nerve stimulation or ultrasound guidance, appeared to facilitate nerve and plexus approach identification in paediatric patients. Nevertheless, continuous peripheral nerve block may theoretically mask a compartment syndrome after trauma surgical procedures. Finally, ropivacaine appears to be the most appropriate drug for continuous peripheral nerve blocks in children, requiring low flow rates and concentrations of local anaesthetic. These techniques may facilitate early ambulation by an improved pain management or even postoperative analgesia at home with disposable pumps. One might infer from the current review that excellent pain relief coupled with a reduction of side effects would contribute to improve the quality of life and to decrease the frequency of disabling behavioural modifications in children, sometimes psychologically injured by hospital stay and postoperative pain.