Les anti-inflammatoires non stéroïdiens inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2.Intérêt et perspectives - 01/01/00
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Résumé |
Introduction. - Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) inhibent la production des prostanoïdes primaires en bloquant l'accès de l'acide arachidonique au site actif des cyclooxygénases (COX). Parce que les prostanoïdes produits par COX-1 semblent jouer un rôle physiologique (protection de la muqueuse gastrique, agrégation plaquettaire, homéostasie vasculaire, maintien de l'équilibre hydrosodé) tandis que ceux produits par COX-2 semblent intervenir principalement dans la réponse inflammatoire et dans quelques processus associés à la prolifération cellulaire, est née l'hypothèse que les AINS inhibant spécifiquement COX-2 pourraient théoriquement conserver les propriétés thérapeutiques des AINS tout en ayant moins d'effets indésirables grâce au maintien de la production de prostaglandines physiologiques.
Actualités et points forts. - Cette notion de sélectivité pour les isoenzymes de la COX a conduit à proposer une nouvelle classification des AINS : 1) les inhibiteurs sélectifs de COX-1 correspondant à l'aspirine à faible posologie ; 2) les inhibiteurs non sélectifs des COX correspondant à la majorité des AINS classiques ; 3) les inhibiteurs préférentiels de COX-2 correspondant au méloxicam, au nimésulide ; 4) les inhibiteurs sélectifs de COX-2 correspondant au célécoxib et au rofécoxib. Les premières études cliniques ont montré que les inhibiteurs sélectifs de COX-2 ont une efficacité comparable aux AINS classiques et une meilleure tolérance digestive, confirmant l'intérêt de cette nouvelle classification. Ces études ont conduit à la commercialisation au Royaume-Uni et aux États-Unis du rofécoxib dans le traitement de différents états douloureux et de la poussée aiguë d'arthrose, et du célécoxib aux États-Unis et dans d'autres pays dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et de la poussée d'arthrose.
Perspectives et projets. - Différentes études épidémiologiques et de laboratoire ont suggéré que les AINS pourraient réduire l'apparition de cancers (du côlon en particulier) et de la maladie d'Alzheimer en raison de leur activité inhibitrice des COX et en particulier de COX-2. L'intérêt des inhibiteurs spécifiques de COX-2 reste à être évalué dans ces indications, d'autant qu'ils pourraient par ailleurs retarder la cicatrisation des ulcères gastroduodénaux et gêner certains mécanismes physiologiques induits par COX-2. Cela suggère que ces nouveaux AINS devront probablement être utilisés avec prudence chez certaines populations de sujets.
Mots clés : cyclooxygénases ; anti-inflammatoires non stéroïdiens ; cancer colorectal ; Alzheimer (maladie d') ; inhibition de COX-2.
Abstract |
Introduction. - Non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) inhibit the production of primary prostanoids by blocking the access of arachidonic acid to the active site of the cyclooxygenases (COXs). Because the prostanoids produced by COX-1 appear to play a physiological role (protection of the gastric mucosa, platelet aggregation, vascular homeostasis, maintenance of renal sodium-water balance) while those produced by COX-2 seem mainly to intervene in the inflammatory response and in certain processes associated with cell proliferation, the hypothesis has been put forward that the NSAIDs that are selective COX-2 inhibitors should theoretically be capable of maintaining NSAID therapeutic properties but also have fewer adverse side effects due to the maintenance of prostaglandin production at normal physiological levels.
Current knowledge and key points. - The hypothesis of COX isoenzyme selectivity has led to a proposed classification for COX inhibitors: 1) COX-1 selective inhibitors (low-dosage aspirin); 2) COX non-selective inhibitors (the majority of classified NSAIDs, which when administered over the long term, e.g., in cases of rheumatoid arthritis, cause duodenal ulcers in 20% of cases and gastric hemhorrage in 1-4% of cases/year); 3) COX-2 preferential inhibitors (meloxicam and nimesulide, which have fewer gastric side effects than standard NSAIDs, but which are not risk-free at high doses); 4) COX-2 selective inhibitors (celecoxib and rofecoxib). Preliminary clinical studies have shown that COX-2 selective inhibitors are as efficient as standard NSAIDs and have fewer adverse digestive side effects, thereby confirming the interest of this proposed classification. In the UK, the aforementioned studies have led to the commercialization of rofecoxib for the treatment of pain and osteoarthritis, while celecoxib has been introduced in medical practice in the USA and other countries for the treatment of rheumatoid arthritis and osteoarthritis.
Future prospects and projects. - Various epidemiological and laboratory studies have indicated that NSAIDs may be able to reduce the risk of cancer (colorectal cancer in particular) and Alzheimer's disease due to their inhibitory activity on COXs, especially COX-2. The therapeutic contribution of COX-2 specific inhibitors has to be more fully evaluated, particularly as these agents could delay the healing of duodenal ulcers and interfere with several COX-2-induced physiological functions. It is therefore suggested that until further information becomes available, this new class of NSAIDs should be used with caution in certain patient populations.
Mots clés : cyclooxygenase ; NSAID ; colorectal cancer ; Alzheimer's disease ; COX-2 inhibitor.
Plan
Vol 21 - N° 11
P. 978-988 - novembre 2000 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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