Évaluation de l'impact des formations «intubation difficile» (ID) sur les connaissances et la pratique médicale.

Enquête prospective.

L'impact pédagogique et pratique de toutes les formations ID accréditées par le Collège français des anesthésistes réanimateurs (Cfar) en 2003 a été évalué à l'issue de celles-ci et trois mois plus tard. Les participants ont été invités à répondre à une série de huit QCM (maximum 32 points) ainsi qu'à des questionnaires d'évaluation permettant d'apprécier à partir d'une échelle de Likert allant de 0 à 10: le niveau de connaissances subjectif, le score d'acquisition de données nouvelles, le degré de satisfaction, l'intention de changer ses pratiques. Les matériels disponibles pour ID, la présence de protocole de prise en charge de l'ID, l'information du patient et du médecin traitant, ainsi que la confrontation à des situations d'ID depuis la formation étaient également recherchés.

Au total, 107 participants ont répondu à l'enquête immédiate le jour de la formation et 32 à celle faite trois mois plus tard. Le niveau de connaissance subjectif, sur une échelle allant de 0 à 10, était de 4,7±2,3 avant la formation et de 6,9±1,6 (p<0,001) trois mois plus tard. La moyenne des notes attribuée aux QCM ne différait pas avant et après la formation. L'évaluation pédagogique montrait une amélioration à trois mois des scores concernant l'acquisition de données nouvelles; 80 participants (75%) envisageaient de modifier leurs pratiques de façon importante (7,9±1,8, sur une échelle allant de 0 à 10). Une formation théorique complémentaire était souhaitée par 40% des participants et une formation supplémentaire pratique par 65%. L'enquête réalisée trois mois plus tard relevait que 25/32 répondants avaient été confrontés à un problème d'ID après la formation, dont trois échecs d'intubation. Des lacunes en termes d'organisation (chariot dédié absent dans 22% des cas), et d'information (absence de protocole écrit ID dans 66% des cas, absence d'information écrite du patient dans 44% et du médecin traitant dans 91% des cas) ont été objectivées.

Bien que les connaissances théoriques soient bonnes, l'intubation difficile reste un problème préoccupant et des progrès concernant sa prise en charge doivent être réalisés. Les priorités de formation devraient être axées sur la répétition des gestes et la formalisation des procédures de gestion et d'information ainsi que sur des formations interactives répétées. L'évaluation des pratiques professionnelles qui se met en place devrait permettre d'améliorer la prise en charge de l'ID.

To evaluate the impact of difficult intubation workshops on airway management knowledge and daily medical practice in anaesthesiology.

Prospective survey.

The participants to the workshops accredited by the French college of anaesthesiologists (Cfar) in 2003 were invited to answer to MCQ before, immediately and three months after the course. They also completed a questionnaire provided during the workshop and three months later, focusing on medical practice and their own organization in the area of difficult intubation before and after the workshop.

One hundred (and) seven participants responded to the immediate evaluation (MCQ and questionnaire) whereas 32 responded to the delayed evaluation performed three months later. A subjective scale was used to assess the level of knowledge in difficult intubation (0: lowest level, 10 highest level).The mean score for subjective knowledge considering difficult intubation was 4.7±2.3 before the course and 6.9±1.6 at 3 months (P<0.001). The mean scores attributed to MCQ were not different before and after the workshops. Participants expected complementary practical training (65%) and theoretical courses (40%). Delayed evaluation revealed that 25/32 participants had to deal with difficult intubation during their clinical practice after the workshop, but 3 cases (12%) could not be managed with success. Defects could be observed in terms of organization: no difficult airway trolley (22%), no predefined difficult airway algorithm (66%), and information: no written information given to the difficult airway patient (44%), and no information given to the difficult airway patient's home doctor (91%).

These results showed that difficult intubation remains a real problem for anaesthesiologists. They also revealed differences between subjective and objective knowledge and pointed out defects in terms of organization and management which should be improved.