Le rôle de la détresse péritraumatique dans la genèse de l’ESPT, bien que largement établi et présent dans les critères du DSM, semble sous-évalué dans les différentes grandes conceptualisations de l’ESPT. Celles-ci expliquent pour la plupart la présence d’une grande variété d’émotions autres que la peur comme consécutive à la réinterprétation que la personne fait de l’événement traumatique. L’apparition inattendue de forts sentiments de détresse dans le cas présenté lors des stratégies d’exposition aux sensations et situations apparentées au traumatisme nous amène à postuler la primauté de ces émotions ainsi que le rôle de l’évitement de ces mêmes émotions dans la genèse des troubles. Cette hypothèse rejoint les découvertes des TCC, dites de 3^e vague sur le rôle des émotions et de l’évitement d’émotions dans le développement de troubles de l’humeur durables.

The role of peritraumatic distress in the genesis of PTSD, although well established and explicit in the DSM criteria, seems to be undervalued by the main theoretical conceptualizations of PTSD. Most models explain the presence of a large variety of emotions other than fear as subsequent to the reinterpretation of the traumatic event. Exposure strategies implemented in the case study illustrate the unexpected appearance of strong feelings of distress in the face of trauma-related sensations and situations and lead us to postulate the primacy of these emotions as well as the role of the avoidance of these same emotions in the genesis of disorders. This hypothesis corroborates the innovations of third generation cognitive and behavioral therapy, which underlines the role of emotions as well as the avoidance of emotions in the development of persistent mood disorders.