Évolution et surveillance des patients grévistes de la faim : expérience d’une unité hospitalière sécurisée interrégionale - 26/10/11
pages | 9 |
Iconographies | 2 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Propos |
Une grève de la faim est un jeûne volontaire, pour signifier publiquement une protestation vis-à-vis d’une mesure jugée injuste. Dans le cas des détenus, une hospitalisation est réalisée dans l’une des unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI) françaises.
Méthodes |
Une étude épidémiologique rétrospective centrée sur la description, l’évolution clinique et la prise en charge des grévistes entre mai 2006 et décembre 2008, a été réalisée à partir des dossiers médicaux d’une UHSI. Les variables étudiées concernaient les symptômes, le bilan nutritionnel et les problèmes éthiques.
Résultats |
Huit patients ont été hospitalisés (sept hommes et une femme, d’âge moyen 32,6 ans), totalisant neuf épisodes de grève de la faim d’une durée médiane de 57 jours. Après deux semaines de privation, les signes associent vertiges, asthénie, douleurs musculaires et céphalées. Le bilan biologique montre une glycémie inférieure à 0,4g/L à l’admission, une baisse de l’albumine de 16,3 % après 40,5 jours et une déshydratation en cas de grève de la soif. La tolérance clinique était bonne, sans encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Un patient a présenté une décompensation acido-cétosique lors de deux épisodes de grève de la faim. Chaque grève était respectée, la prise en charge quotidienne se limitant à une surveillance clinique, l’administration de vitamines B et de boissons sucrées, associée à une explication des risques somatiques encourus.
Conclusion |
Le principal problème rencontré était de convaincre les patients d’accepter les soins afin d’éviter d’imposer une thérapeutique salvatrice, si besoin, comme le prévoit la loi française.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Purpose |
A hunger strike is a voluntary fast, performed to protest publicly against an issue deemed unfair. In the case of French prisoners, hospitalization in an interregional hospital secured units (UHSI) may be necessary.
Methods |
A retrospective epidemiological study based on one UHSI medical records was performed on the period of May, 2006 to December, 2008, and focused on symptoms, outcomes and ethical problems encountered.
Results |
Seven men and one woman with a mean age of 32.6 years were hospitalized in an UHSI, with nine episodes of hunger strike of a median duration of 57 days. Clinical symptoms began after two weeks of voluntary deprivation in the form of dizziness, weakness, muscle pain and headache. Laboratory tests showed hypoglycemia (<0.4g/L) on admission, 16.3% decrease of albumin after 40.5 days, and dehydration in case of thirst strike. The clinical tolerance was good and no patient presented Wernicke’s encephalopathy. A diabetic patient developed acidocetosis during two hunger strikes. All hunger strikes were respected by medical staff, and treatment was based upon surveillance of symptoms, vitamin B and sweetened drinks administration and explanations of the clinical hazards on a daily basis.
Conclusion |
The special problem encountered in the medical management of these strikers was to convince them to accept treatments in order to avoid a coercive life-saving treatment as requested by French law.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grève de la faim, Grève de la soif, Dénutrition, Prisonniers, Déshydratation, Renutrition
Keywords : Hunger strike, Thirst strike, Fasting, Inmates, Dehydration, Refeeding
Plan
Vol 32 - N° 11
P. 669-677 - novembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?