Plusieurs options sont envisageables pour traiter une lésion cartilagineuse focale du genou. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats et les facteurs pronostiques du traitement des lésions cartilagineuses du genou traitées par greffes en mosaïque à plus de 5 ans de recul.

Une étude rétrospective multicentrique a permis d’inclure 142 dossiers. Les étiologies étaient représentées par des fractures ostéochondrales (n=79) et par des ostéochondrites disséquantes (n=61). L’âge moyen était de 31ans. Il existait une prépondérance d’homme (76 %). Le BMI moyen était de 25 (extrêmes : 21–41). On note que 53 % des genoux avaient des antécédents chirurgicaux. Le délai accident chirurgie fut en moyenne de 2,5 ans. La surface moyenne des lésions était de 2,29 cm²(extrême : 0,3–12,25 cm²). Il s’agissait de lésion d’une profondeur International Cartilage Repair Society (ICRS) 3 ou 4 dans 97 %. Un autre geste chirurgical a été associé à la greffe en mosaïque dans 14 % des cas. L’analyse au recul a utilisé le score de Hughston, le score ICRS, le score International Knee Documentation Committee (IKDC) subjectif et le score IKDC radiologique. Les IRM de contrôle ont été analysées grâce à un score de Mocart modifié.

Le recul moyen fut de 96±28 mois. Des complications sont survenues dans 19 cas. Le délai moyen de reprise du sport fut de 35 semaines. Les patients satisfaits ou très satisfaits (81,8 %) furent largement majoritaires. Une amélioration des scores ICRS, IKDC fonctionnel et Hughston (p<0,001) au recul furent constatés. Les facteurs de meilleur pronostic ont été : le sexe masculin, les lésions situées sur le condyle médial, les lésions d’ostéochondrite disséquante, les lésions profondes et de petites tailles et un délai opératoire le plus court possible. L’obésité, le tabagisme, les accidents de travail, le niveau sportif, le pourcentage de couverture, le nombre de plots, mais aussi les lésions associées n’ont pas influencé, de façon statistiquement significative, le résultat fonctionnel au recul.

La greffe en mosaïque semble être une technique fiable à court et à plus long terme. Elle a l’avantage d’être moins onéreuse que les techniques reconstructives, réalisées en une seule étape chirurgicale et d’offrir une restauration immédiate de la surface cartilagineuse. Néanmoins, il s’agit d’une technique difficile, non dépourvue de complications qui nécessitent un prélèvement articulaire. La limite de la technique est représentée par la taille de la lésion à traiter. L’indication de choix est représentée par les lésions profondes et de petites tailles situées sur le condyle médial.

Level IV. Étude rétrospective.