In this paper we present first results of the study of planktonic Foraminifera, large benthic Foraminifera and carbonate facies of La Désirade, aiming at a definition of the age and depositional environments of the Neogene carbonates of this island. The study of planktonic Foraminifera from the Detrital Offshore Limestones (DOL) of the Ancienne Carrière allows to constrain the biochronology of this formation to the lower Zone N19 and indicates a latest Miocene to early Pliocene (5.48–4.52Ma) age. Large benthic Foraminifera were studied both as isolated and often naturally split specimens from the DOL, and in thin sections of limestones from the DOL and the Limestone Table (LT). The assemblages of Foraminifera include Nummulitidae, Amphisteginidae, Asterigerinidae, Peneroplidae, Soritidae, Rotalidae (Globigerinidae: Globigerinoides, Sphaeroidenellopsis, Orbulina) and incrusting Foraminifera (Homotrema and Sporadotrema). The genera Amphistegina, Archaias and Operculina are discussed. Concerning the Nummulitidae we include both “Paraspiroclypeus” chawneri and “Nummulites” cojimarensis, as well as a newly described species, Operculina desiradensis new species, in the genus Operculina, because the differences between these 3 species are rather on the specific than the generic level, while their morphology, studied by SEM, is compatible with the definition of the genus Operculina (D’Orbigny emend. Hottinger). The three species can be easily distinguished on the basis of their differences in spiral growth: while O. desiradensis has an overall logarithmic spiral growth, O. cojimarensis and especially O. chawneri show a tighter and more geometric spiral growth. O. cojimarensis and O. chawneri were originally described from Cuba in outcrops originally dated as Oligocene and later redated as early Pliocene. Therefore, O. chawneri was considered until now as restricted to the early Pliocene. However, in the absence of a detailed morphometric and biostratigraphic study of the Caribbean Neogene nummulitids, it is difficult to evaluate the biochronologic range of these species. The history of the carbonates begins with the initial tectonic uplift and erosion of the Jurassic igneous basement of La Désirade, that must have occurred at latest in late Miocene times, when sea-level oscillated around a long-term stable mean. The rhythmic deposition of the Désirade Limestone Table (LT) can be explained by synsedimentary subsidence in a context of rapidly oscillating sea-level due to precession-driven (19–21 kyr) glacio-eustatic sea-level changes during the latest Miocene-Pliocene. Except for a thin reef cap present at the eastern edge of the LT, no other in-place reefal constructions have been observed in the LT. The DOL of western Désirade are interpreted as below wave base gravity deposits that accumulated beneath a steep fore-reef slope. They document the mobilisation of carbonate material (including Larger Foraminifera) from an adjacent carbonate platform by storms and their gravitational emplacement as debris and grain flows. The provenance of both the reefal carbonate debris and the tuffaceous components redeposited in the carbonates of La Désirade must be to the west, i.e. the carbonate platforms of Marie Galante and Grande Terre.

Nous présentons dans ce travail nos premiers résultats concernant l’étude des foraminifères planctoniques et grands benthiques, ainsi que des faciès carbonatés du Miocène terminal – Pliocène basal de La Désirade dans le but de définir les environnements de dépôt des formations. L’étude des foraminifères planctoniques des calcaires détritiques off-shore (DOL) de l’Ancienne Carrière permettent de contraindre l’âge de cette formation à la partie inférieure de la zone à foraminifères planctoniques N19, soit un âge Miocène terminal à Pliocène basal (5.6–4.36Ma). Les grands foraminifères on été étudiés grâce à des formes isolées et souvent naturellement éclatées des DOL, mais aussi en lames minces des calcaires des DOL et de la table calcaire (LT). Les genres Operculina, Amphistegina et Archaias sont discutés. Nous incluons « Paraspiroclypeus » chawneri et « Nummulites » cojimarensis, ainsi qu’une espèce nouvellement décrite, Operculina desiradensis n. sp. avec le genre Operculina, car les différences entre ces trois espèces nous semblent plutôt être du niveau spécifique que générique, alors que leur morphologie, étudiée à l’aide du MEB, est compatible avec la définition d’Operculina (D’Orbigny, emend. Hottinger). Les trois espèces peuvent être distinguées facilement par leur croissance de spire différente : alors que O. desiradensis a une croissance générale logarithmique irrégulière, O. cojimarensis et en particulier O. chawneri, montrent des spires plus serrées et plus géométriques. O. cojimarensis et O. chawneri étaient originalement décrites à Cuba dans des affleurements datés initialement de l’Oligocène mais plus tard redatés du Pliocène. C’est pourquoi O. chawneri a été considéré comme restreinte au Pliocène inférieur. Toutefois, en l’absence d’une étude morphométrique et biostratigraphique détaillée des nummulitités du Mio-Pliocène des Caraïbes, il est difficile d’évaluer la valeur biochronologique de ces espèces. Leur présence dans les carbonates de La Désirade ne peut actuellement pas être considérée comme un diagnostique de leur âge. L’histoire des carbonates commence avec le soulèvement tectonique initial du soubassement ignée d’âge jurassique de La Désirade, qui a du se produire au plus tard au Miocène supérieur, quand le niveau marin oscillait autour d’une moyenne stable à long terme. Les dépôts rythmiques de la Table Calcaire (LT) peuvent être expliqués par une subsidence syn-sédimentaire dans un contexte de changements rapides du niveau marin glacio-eustatique contrôlé par la précession des équinoxes (19–21 ka) pendant le Miocène terminal – Pliocène basal. Hormis un petit chapeau récifal qui couronne le bord oriental de la LT, nous n’avons pas trouvé d’autres constructions récifales in situ dans la LT. Les DOL de La Désirade occidentale sont interprétés comme des dépôts gravitationnels qui se sont formés sous la base de vagues au pied d’une pente raide prérécifale. Ces dépôts documentent la mobilisation du matériel carbonaté y inclus les grands foraminifères, par des tempêtes et sa resédimentation sous forme de coulés détritiques et grain flows. L’origine du matériel récifal et de la composante volcanique (cendres) resédimentés dans les formations carbonatées de La Désirade se trouvait à l’ouest, c’est-à-dire dans les plateformes carbonatées de Marie Galante et Grande Terre.