Recenser tous les cas d’asthme professionnel publiés dans la littérature et/ou reconnus comme maladie professionnelle par la caisse de sécurité sociale du Sénégal et analyser les différentes entraves liées au diagnostic et aux aspects médicolégaux.

Le recensement des cas d’asthme professionnel s’est basé sur les tableaux des maladies professionnelles, les statistiques disponibles au niveau de la caisse de sécurité sociale et les publications disponibles au niveau des bases de données bibliographiques Pubmed et Hinari WHO.

L’arrêté interministériel n^o 6048 du 21 juillet 1991 portant tableaux des maladies professionnelles, comporte 67 tableaux dont 12 sont consacrés à l’asthme professionnel. Au niveau des statistiques disponibles sur les maladies professionnelles, la caisse de sécurité sociale a reconnu 36 cas d’asthme professionnel sur la base du tableau n^o 39 dans 83,3 % (n=30), du tableau n^o 38 dans 8,3 % (n=3) et des tableaux n^o 15, 35 et 57 avec respectivement 2,8 % (n=1). La recherche bibliographique rapporte trois publications sur l’asthme professionnel à savoir deux cas dus au latex chez le personnel de soins officiant dans les cinq hôpitaux de Dakar, un cas du aux isocyanates organiques chez un peintre automobile et un dernier cas consécutif à une exposition à l’oxyde de soufre. Les agents étiologiques responsables sont par ordre d’importance l’ammoniac, les allergènes professionnels, le nickel, les amines aromatiques et les isocyanates organiques. Au niveau du phénotype clinique, un asthme induit par les irritants est noté dans 83,3 % (n=30) et un asthme professionnel de type « immunologique » dans 16,7 % (n=6). Sur le plan médicolégal, 97,3 % (n=36) des cas recensés ont fait l’objet d’une déclaration et d’une reconnaissance au niveau de caisse de sécurité sociale.

L’asthme professionnel se caractérise au Sénégal par un sous-diagnostic et une sous-déclaration, conséquences de manquements émanant de l’État, des organismes de santé et sécurité au travail, des professionnels de santé et des partenaires sociaux du monde du travail. Cette situation montre la nécessité de mener des actions de plaidoyer, sensibilisation, formation et communication sur les différentes entraves notées dans le management de cette maladie professionnelle.

To identify all cases of occupational asthma in the literature and/or recognized as an occupational disease by the Social Security Fund of Senegal and analyze the various obstacles related to diagnosis and medicolegal aspects.

The identification of cases of occupational asthma was based on the tables of occupational diseases, statistics available at the social security fund and publications available at the level of bibliographic databases Pubmed and Hinari WHO.

The inter-ministerial decree no. 6048 of 21 July 1991 tables of occupational diseases, comprises 67 panels of which 12 are devoted to occupational asthma. In terms of available statistics on occupational diseases, the social security fund has acknowledged 36 cases of occupational asthma on the basis of table no. 39 in 83.3% (n=30), no. 38 in Table 8, 3% (n=3) and tables 15, 35 and 57 with 2.8% (n=1). The literature reports three publications on occupational asthma to knowing two cases due to latex among healthcare staff officiating in five hospitals in Dakar, a case of organic isocyanate in an automobile painter and one case resulting from exposure to sulfur dioxide. The etiologic agents responsible are by order of importance ammonia, occupational allergens, nickel, aromatic amines and organic isocyanates. At the clinical phenotype, an asthma induced by irritants is noted in 83.3% (n=30) and occupational asthma-type immunologic in 16.7% (n=6). On the medicolegal, 97.3% (n=36), cases have been identified in a declaration and recognition in social security fund.

Occupational asthma in Senegal is characterized by an under-diagnosis and under-reporting, consequences of violations from the state, health organizations and workplace safety, health professionals and social partners in the workplace. This situation shows the need for advocacy, awareness, education and communication on the various obstacles noted in the management of this disease.