Variations interindividuelles de la perception de l'effet placebo : enquête auprès de 300 patients hospitalisés en rhumatologie et de 100 infirmièr(e)s - 01/01/01
Jean-Marie Berthelot 1 , Yves Maugars 1 , Monique Abgrall 2 , Alain Prost 1 Correspondance et tirés à part
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Résumé |
Patients et méthodes. Trois cents patients d'un service de rhumatologie (âge moyen : 49,2 ± 15,5 ans) et 100 infirmières du même hôpital universitaire (âge moyen : 36 ± 8,6 ans) ont répondu à un questionnaire sur l'effet placebo dans le traitement de la douleur. Résultats. Les patients pensaient que les pourcentages de personnes répondant occasionnellement ou constamment au placebo étaient de 32 % (± 22 %) et 21 % (± 17 %) respectivement. Les chiffres étaient à peine plus élevés pour les réponses faites par les infirmièr(e)s : 42 % (± 23 %) et 23 % (± 17 %). Seulement 27 % des patients et 58 % des infirmièr(e)s admettaient qu'une disparition des douleurs pouvait survenir sous placebo. Le pourcentage moyen d'amélioration induit par un placebo était estimé à 21 % (± 17 %) (patients) et 30 % (± 18 %) (infirmièr(e)s) de celui induit par l'antalgique testé. Seulement 23 % des patients et 24 % des infirmièr(e)s admettaient la possibilité d'effets nocebo lors de l'emploi de placebos. Conclusion. Lors des études en double-insu, les trois-quarts des patients sous placebo très améliorés par celui-ci ou affectés par un effet nocebo doivent conclure qu'ils ont reçu le vrai traitement, ceci minimisant le différentiel entre ce dernier et le placebo. La perception du placebo étant par ailleurs négative chez la majorité des patients et des infirmièr(e)s, une information minimale sur ce que sont les effets placebo et nocebo pourrait être prodiguée au moment de l'obtention du consentement éclairé lors des études en double-insu.
Mots clés : biais ; douleur ; placebo.
Abstract |
Patients and methods. Three hundred patients admitted to a rheumatology department (mean age, 49.2±15.5 years) and 100 nurses working in the same teaching hospital (mean age, 36±8.6 years) completed a questionnaire on the placebo effect in the treatment of pain. Results. The patients believed that the percentages of subjects who responded occasionally or consistently to a placebo were 32% (±22%) and 21% (±17%), respectively. The figures given by the nurses were only slightly higher: 42% (±23%) and 23% (±17%), respectively. Only 27% of the patients and 58% of the nurses knew that pain could resolve completely under placebo therapy. The mean percentage improvement induced by placebo therapy as compared to the study analgesic was estimated at 21% (±17%) by the patients and 30% (±18%) by the nurses. Only 23% of patients and 24% of nurses knew about nocebo effects. Conclusion. These data suggest that during double-blind placebo-controlled trials three-quarters of placebo arm patients who experience a marked improvement or a nocebo effect may believe they received the active drug. This is likely to reduce the difference between the placebo and active drug groups. Furthermore, most patients and nurses have a negative perception of placebo therapy. It may be useful to include a brief description of placebo and nocebo effects into the patient information and informed consent documents used in double-blind placebo-controlled trials.
Mots clés : bias ; pain ; placebo.
Plan
Vol 68 - N° 1
P. 74-79 - janvier 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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