Connaître les motivations psychiques des couples qui conservent des embryons congelés depuis cinq ans ou plus sans prendre de décision pour leur avenir.

Nous avons étudié 84 couples ayant des difficultés à prendre une décision sur leurs embryons, congelés depuis plus de cinq ans. Ils ont été invités à remplir notre propre questionnaire visant trois points : les raisons de leur indécision, leur propre représentation de leurs embryons congelés et le choix pour l'avenir de ces embryons : don à un couple infertile, à la recherche, la grossesse ou aucun choix pour le moment.

En moyenne, trois embryons (1-9) sont conservés depuis, en moyenne, 7,5 années (5-12 ans). La moyenne d'âge des hommes est de 41,3 ans et des femmes de 38,8 ans. La plupart des couples sont parents. Quatre principales raisons sont mentionnées pour le non-transfert des embryons congelés : l'impression des couples d'être trop âgés (25 %), la crainte de l'échec (42,5 %), le désaccord au sein du couple (20 %) et la crainte de la grossesse multiple (45 %). Différents choix sont donnés pour le futur de ces embryons congelés : 25 % veulent une grossesse, 8 % pensent les donner à un autre couple, 20 % sont pour la recherche et 27,5 % ne trouvent aucune solution satisfaisante. Près de 20 % des couples hésitaient encore. La représentation des embryons congelés est plus symbolique que matérielle dans ce groupe. Les couples se le représentent comme un futur enfant potentiel, une vie, un espoir ou le frère ou la soeur imaginaire de leurs enfants déjà nés.

Les embryons ainsi congelés sont le symbole, la preuve d'une fertilité passée ou future. Quelques soient les choix autorisés, la présence d'embryons congelés mènent toujours les couples à un dilemme, car il n'est jamais aisé de renoncer, de mettre fin à la vie d'embryons (espoir d'enfants) pour des couples infertiles.

To know the psychological motivations of couples who keep their embryos so long (five years and more) and do not make a decision about them.

We studied 84 couples refrained from making a decision on their cryopreserved embryos for at least five years. They were invited to fill out a questionnaire focusing on three points: the reasons of the indecision, their own representation of the cryopreserved embryos and their choice for the future: donation to another couple, to research, pregnancy or no solution for the moment.

Mean (S.D.) womenʼs and menʼs age were respectively, 38.8 (2.5)- and 41.3 (2.5)-years old. On average, three (1-9) embryos are preserved since 7.5 (5-12) years. Most of couples are parents. Four major reasons explain their attitudes: feeling of being too aged (25%), fear of a multiple pregnancy (45%), disagreement between members of couple (20%) and fear of failure (42.5%). Multiple choices were given to the future of the embryos: 25% wanted a pregnancy, 8% wanted to give them to infertile couples, 20% to research and 27.5% did not find any solution. Twenty percent were hesitating. The representation of those embryos is more symbolic than material. Most of the time, they see them like a potential child, a hope for the future or a brother or sister of their alive children.

Those embryos are symbolized. They are a proof of fertility, a hope for another child. So, whatever the legal statement, couples will be in a dilemma because it is never easy for an infertile person to renounce to embryos, and the hope for children.