Plasticité de la douleur : rôle des contrôles inhibiteurs diffus - 07/01/08
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Résumé |
La douleur s'élabore au sein d'un cerveau imprégné par son passé. En particulier, les événements somesthésiques antérieurs, qu'ils soient ou non douloureux, sont intégrés dans l'élaboration de la douleur présente. C'est l'ensemble de ces événements qui, de concert avec la proprioception et l'équilibration, permet à chacun de construire progressivement et inconsciemment son schéma corporel, étape essentielle de l'édification biologique du soi. Sa consolidation progressive et son incessante restructuration peuvent cependant être remises en cause par de nombreux facteurs biologiques et psychologiques. On peut faire l'expérience de la distorsion de ce schéma dans certaines situations particulières. Ainsi, les viscères peuvent, du moins pour certains d'entre eux, prendre le pouvoir au sein du schéma corporel. Le besoin pressant d'uriner ou de déféquer, que l'on qualifiera « d'impérieux » lorsque l'on ne peut le satisfaire, distord notre schéma corporel au point que notre être entier se résume à ce besoin physiologique. Le schéma corporel se situe dans un « interland » lâche entre l'inconscient et le conscient. Tapi dans la monotonie du « normal », il se dilue dans l'inconscient, mais il ne demande qu'à se « réveiller » à la moindre occasion, soit vers le plaisir, soit vers la douleur. Les douleurs intenses, les douleurs qui durent, les douleurs qui évoluent vers la chronicité figurent probablement parmi les causes physiques les plus courantes de perturbation du schéma corporel : elles focalisent l'attention sur une partie du corps au détriment des autres, le schéma se déformant par une « sur-représentation » du foyer douloureux. Les neurones à convergence de la corne postérieure de la moelle sont capables de saisir la globalité des informations issues à la fois de l'interface avec le milieu extérieur (la peau) et du milieu intérieur (les viscères, les muscles). Sur la base d'expériences électrophysiologiques effectuées chez l'animal et chez l'homme, nous défendons la thèse suivante : « l'activité somesthésique de base » constituée par l'ensemble de ces informations joue un rôle important dans l'élaboration du schéma corporel, du moins dans sa composante qui complète le schéma postural. Un foyer douloureux, qui active un sous-ensemble segmentaire de neurones à convergence et inhibe le reste de la population, perturbe profondément cette activité. Il en résulte une déformation du schéma corporel au profit du foyer douloureux qui s'extrait de l'activité de fond et devient surdimensionné.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Douleur, Corne postérieure, Neurones à convergence, Réflexes nociceptifs, Plasticité, CIDN, Schéma corporel
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