Traitement de la carence martiale en prédialyse par l’administration intraveineuse de doses élevées de fer dextran de bas poids moléculaire - 09/02/12
Résumé |
L’anémie est une complication fréquente de l’insuffisance rénale chronique (IRC) au stade de la prédialyse. La carence martiale est plus fréquente que chez le sujet normal et joue un rôle essentiel dans la genèse de l’anémie. Sa correction permet d’éviter le recours aux agents stimulant l’érythropoïèse (ASE) ou de réduire leur posologie. Le traitement par le fer per os est le plus souvent mal toléré et inefficace, rendant nécessaire l’utilisation du fer intraveineux. Les nouvelles formes de fer injectable permettent d’utiliser des fortes doses et de corriger la carence martiale en une seule administration avec, pour conséquence, une préservation du capital veineux et une réduction des coûts. Nous avons étudié l’efficacité du fer dextran de bas poids moléculaire (fer DBPM) à fortes doses pour corriger la carence martiale et traiter l’anémie dans l’IRC en prédialyse. Vingt-neuf doses de 500 à 1600mg ont été administrées chez 25 patients suivis pour IRC (DFG entre 60 et 10ml/min par 1,73 m2) en raison d’une carence martiale définie par un coefficient de saturation de la transferrine (TSAT) inférieur à 20 % et/ou une ferritinémie inférieure à 100μg/L et recevant un traitement par ASE dans 16 cas sur 29. Un mois après traitement, l’hémoglobine a augmenté significativement (11,4±1,6 vs 10,4±1,4g/dL, p=0,0003) parallèlement à une augmentation significative du TSAT (21,3±7,3 vs 13,3±3,8 %, p=0,000003) et de la ferritinémie (286±253 vs 91±60μg/L, p=0,00005). Six patients avaient une ferritinémie supérieure à 500μg/L après traitement exposant au risque de surcharge en fer. Leur ferritinémie était plus élevée que le reste de la population avant traitement alors que le TSAT n’était pas différent, traduisant une carence fonctionnelle. Leur hémoglobine n’a pas augmenté après traitement contrairement au reste de la population suggérant une indisponibilité du fer pour l’érythropoïèse avec accumulation dans le système réticuloendothélial. La fonction rénale n’a pas varié significativement et il n’y a eu aucun cas d’insuffisance rénale aiguë. Aucun effet secondaire immédiat n’a été observé. Trois patients ont présenté des réactions retardées à type de myalgies et arthralgies spontanément résolutives. Aucune réaction inflammatoire veineuse n’a été notée. L’administration de doses élevées de fer DBPM est efficace pour traiter l’anémie de l’IRC au stade de la prédialyse avec une tolérance satisfaisante, sans conséquence sur la fonction rénale et permet de préserver le capital veineux. Elle doit être réservée aux patients dont la ferritinémie est inférieure ou égale à 150μg/L.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Anemia is a common complication of chronic kidney disease (CKD) in predialysis stage. Iron deficiency is more common than in normal patients and plays a key role in the genesis of anemia. Its correction avoids the use of erythropoiesis stimulating agents (ESA) or reduces their dosage. Treatment with oral iron is often poorly tolerated and ineffective, necessitating the use of intravenous iron. New forms of injectable iron allow the use of high doses and correct iron deficiency in a single administration with consequent preservation of venous capital and lower costs. We studied the effectiveness of iron dextran of low molecular weight (LMWID) in high doses to correct iron deficiency and treat anemia in predialysis CKD patients. Twenty-nine doses of 500 to 1600mg were administered to 25 patients followed for CKD (GFR between 60 and 10ml/min per 1.73 m2), selected on biological criteria of iron deficiency defined by a ratio of transferrin saturation (TSAT) <20% and/or serum ferritin of less than 100μg/L. Patients received treatment by ESA in 16 cases out of 29. One month after treatment, hemoglobin (Hb) increased significantly (11.4±1.6 vs 10.4±1.4g/dL, P=0.0003) along with a significant increase in TSAT (21.3±7.3 vs 13.3±3.8%, P=0.000003) and serum ferritin (286±253 vs 91±60μg/L, P=0.00005). Six patients had a serum ferritin greater than 500μg/L after treatment, which may put them at risk of iron overload. Their serum ferritin was higher than the rest of the population before treatment, while the TSAT was no different, reflecting a functional deficiency. Their hemoglobin did not increase after treatment in contrast to the rest of the population suggesting the unavailability of iron for erythropoiesis with accumulation in the reticuloendothelial system. Renal function did not change significantly and there were no cases of acute renal failure. No immediate side effect was observed. Three patients presented delayed reactions to such self-limiting myalgia and arthralgia. No venous inflammatory reaction was noted. The administration of high doses of LMWID is effective in treating anemia of CKD in the predialysis stage with a satisfactory tolerance, without affecting kidney function and helps preserve the venous capital. It should be reserved for patients whose serum ferritin is less than or equal to 150μg/L.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carence martiale, Anémie, Prédialyse, Fer intraveineux, Insuffisance rénale chronique
Keywords : Iron deficiency, Anaemia, Predialysis, intravenous iron, Chronic kidney disease
Plan
Vol 8 - N° 1
P. 41-46 - février 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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