L’association d’un traitement chirurgical à un examen extemporané nous paraît être une des solutions thérapeutiques les plus adaptées pour la prise en charge des carcinomes cutanés. Nous présentons notre expérience de 269 tumeurs analysées en extemporanée. Le but est d’analyser l’intérêt d’une chirurgie en un temps, de cibler au mieux les tumeurs pouvant bénéficier de cet examen et de dénombrer les différences de résultats entre analyse extemporanée et définitive.

Il s’agit d’une analyse rétrospective de 269 tumeurs opérées en ambulatoire, avec analyse anatomopathologique extemporanée, puis définitive par le même binôme chirurgien-anatomopathologiste. Seules les tumeurs, préalablement biopsiées dont le diagnostic était carcinome basocellulaire ou épidermoïde, étaient incluses. Les données recueillies étaient : la localisation et la taille de la tumeur ; le type histologique ; les marges chirurgicales et histologiques ; le nombre de recoupe et le pourcentage d’envahissement ; les différences entre analyse extemporanée et définitive ayant entraîné une chirurgie en deux temps ; le nombre de tumeurs dont l’analyse extemporanée était impossible en peropératoire ayant nécessité une chirurgie en deux temps ; le type de reconstruction ; le nombre de récidive.

Le recul était de 48 mois (26,6 à 78,1). L’analyse histologique portait sur des carcinomes basocellulaires (92 %), épidermoïdes (8 %), avec une topographie majoritairement cervicofaciale (72 %). Sur les 269 tumeurs, 207, soit 77 %, avaient une marge de sécurité suffisante, 62, soit 23 %, avaient au moins une berge chirurgicale envahie qui nécessitait une recoupe. Nous avons observé sept cas de chirurgie en deux temps (2,6 %). Dans trois cas, la décision était médicale par difficulté technique d’analyse (recoupe trop petite). Dans un cas, le diagnostic histologique de certitude n’avait pu être obtenu en peropératoire. Dans trois cas, les résultats de l’analyse extemporanée et définitive étaient différents.

Le bénéfice apporté par l’analyse extemporanée prend toute sa valeur dans la prise en charge des tumeurs cutanées cervicofaciales dont les marges optimales sont parfois difficiles à obtenir et la rançon cicatricielle minimale nécessaire. La chirurgie en un temps nous est accessible grâce à cet examen rapide. Le faible taux de reprise et de récidive nous permet de mettre en évidence la fiabilité de cette technique.

Association of surgical treatment combined to frozen section biopsies appears to be one of the most appropriate therapeutic solution for the treatment of skin carcinomas. We report our experience on 269 tumors assessed with frozen sections. Our goal was to first study the benefit of a one-time surgical approach, then to better target the tumors eligible for this examination and finally to number the difference between frozen section and final histology studies.

This is a retrospective analysis of 269 tumors, operated on an outpatient basis with frozen section followed later by a final histology study. All being performed by the same team of surgeons and pathologist. Only previously biopsied and diagnosed basal cell or squamous cell tumors were included. The recorded data were: location of tumor; histological type; involved margins; number of cuts; differences between frozen section and final histological studies, which conduct to a two-time surgical approach; number of tumors for which frozen section was impossible during surgery and that lead to a two-time surgical approach; type of reconstruction; number of recurrence.

The follow up was 48 months (26.6 to 78.1). Histogical analyses were carried on basal cell carcinoma (92%), squamous cell carcinoma (8%) with a topographic distribution mainly in face and neck (72%). Of the 269 tumors excised, 207 representing 77% had a sufficient safety margin, 62 representing 23% had at least one invaded bank that required further surgical resection. We found seven cases of two-time surgical approach. In three cases, it was secondary to medical decision because of a technical difficulty of histologists. In one case, histological diagnosis can’t be obtained by frozen section study. In three cases, we found a difference between frozen section and final study.

The benefit provided by the frozen section takes its value in the treatment of face and neck tumors, whose optimal margins are sometimes difficult to obtain and minimal scar ransom necessary. A one-time surgery was made possible to us thanks to this fast examination. The low rate of second surgery and recurrence allows us to demonstrate the reliability of this technique.