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How to help the patient motivate himself? - 27/04/12

Doi : 10.1016/S1262-3636(12)71536-7 
A. Grimaldi
Département de diabétologie et metabolism, APHP, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 83 boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France 

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Abstract

In order to help a patient with a chronic disease motivate himself, caregivers spontaneously make use of reason with a view to having the patient share the caregivers’ point of view, in other words, to some extent, transforming the care recipient into a caregiver. However, it is not unusual for a caregiver suffering from the disease in which he specializes not to treat himself in compliance with the rules he recommends to his patients. Man is a trinity with three instances of the self. In addition to the “rational self” that tends towards the universal, there is also an “animal self” subject to powerful, frequently imperious, primary needs which may be compared to impulsions, compulsions and addictions. Lastly, there is an “identity self”, an irreducible singularity, governed by the law of optimizing pleasure or, in any event, avoiding moral distress. The patient has to learn to navigate between objectives oriented by reason, more or less imperious urges and the striving for well-being and avoidance of moral distress. These various instances of the “self” have a distinct relationship with the norm and with time. Psychologists recognize two types of motivation: intrinsic motivation, an activity implemented for itself, and extrinsic motivation, an activity practiced for its secondary beneficial effects. Clearly, caring for oneself derives from an extrinsic motivation. This motivation may be very powerful but is frequently of limited duration. Helping a patient suffering from a chronic disease motivate himself over time thus consists in helping the patient take on board an extrinsic motivation in order for the treatment to become a routine or a source of satisfaction or even pleasure. The physician has to promote the acquisition of self-care skills and a feeling of success in the patient. The physician is also to help the patient negotiate the optimum compromise between his “rational self” and his “identity self” by acting as the advocate of the two parties, while not forgetting to play the devils’ advocate. Lastly, the expression of the patient’s “identity self” through discussion groups, drawing or writing workshops, or “living theatre” may enable expression of an encysted wound. While progressing in that direction, the patient will modify his representation of the disease and its treatment, and enhance his understanding of who he is and how he functions (metacognition). This is the objective of therapeutic education. However, it is necessary for caregivers to demonstrate real empathy that is not only cognitive but also emotional.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Pour aider le patient atteint de maladie chronique à se motiver, les soignants font spontanément appel à la raison, cherchant à faire partager leur point de vue au patient, c’est-à-dire à transformer peu ou prou le soigné en soignant. Pourtant il n’est pas rare qu’un soignant atteint de la maladie dont il est spécialiste, ne se soigne pas forcément selon les règles qu’il recommande à ses patients. C’est que l’homme est une trinité, avec trois instances du moi. À côté du « moi rationnel » qui tend à l’universel, il est aussi un « moi animal » répondant à des besoins primaires puissants, souvent impérieux, dont on peut rapprocher pulsions, compulsions et addictions. Il est enfin un « moi identitaire », à l’irréductible singularité, régi par la loi d’optimisation du plaisir, en tout cas de l’évitement de la souffrance morale. Le patient doit donc apprendre à naviguer entre des objectifs guidés par la raison, des besoins plus ou moins impérieux, la recherche du bien être et l’évitement de la souffrance morale. Ces différentes instances du « moi » ont un rapport distinct à la norme et au temps. Les psychologues reconnaissent deux types de motivations: intrinsèque, qui correspond à une activité pratiquée pour elle-même, et extrinsèque, qui correspond à une activité pratiquée pour ses effets bénéfiques secondaires. À l’évidence, se soigner relève d’une motivation extrinsèque. Motivation qui peut être très puissante mais qui est souvent peu durable. Aider le patient atteint de maladie chronique à se motiver dans la durée, consiste donc à l’aider à intérioriser une motivation extrinsèque pour que le traitement devienne une routine, voire pour qu’il y trouve de la satisfaction ou même du plaisir. Le médecin doit favoriser l’acquisition de compétences d’auto-soins et le sentiment de performance du patient. Il doit encore l’aider à négocier le compromis optimal entre son « moi rationnel » et son « moi identitaire » en se faisant l’avocat des deux parties et en n’oubliant pas de se faire l’avocat du diable. Enfin, l’expression du « moi identitaire » du patient, grâce à des groupes de parole, à des ateliers de dessin ou d’écriture, ou au « théâtre du vécu », peut permettre l’expression d’une éventuelle blessure enkystée. En avançant sur ce chemin, le malade sera conduit à modifier sa représentation de la maladie et de son traitement et à mieux comprendre qui il est et comment il fonctionne (métacognition). Tel est l’objectif de l’éducation thérapeutique. Encore faut-il que les soignants témoignent d’une réelle empathie, non seulement cognitive, mais aussi émotionnelle.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Motivation, Empathy, Self-esteem, Experience, Metacognition, Review

Mots-clés : Motivation, Empathie, Estime de soi, Vécu, Métacognition, Revue générale


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P. S59-S64 - mars 2012 Retour au numéro
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  • Clinical inertia: viewpoints of general practitioners and diabetologists
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