Causes de décès de 91 patients ayant une infection à VIH traités par des antirétroviraux - 19/06/12
Causes of death among 91 HIV-infected adults in the era of potent antiretroviral therapy
Summary |
Objective |
To describe the causes of death occurring during the antiretroviral therapy in Casablanca.
Methods |
Retrospective study of a cohort of HIV positive patients attending the infectious diseases unit of Casablanca receiving antiretroviral therapy. Files of 91patients who died were analyzed.
Results |
Since June 1999, 1243 patients were treated and 91 deaths occurred (7, 3%). The mean age at time of death was 36 years. Forty-six patients were male (50, 5%) and 86 were stage C (94, 5%). At the initiation of treatment, mean CD4 count was 96 cells/mL (1–626) and mean plasma HIV- RNA was 5, 65 log10. They have received antiretroviral therapy for a mean of 9 months (1–48 months). At time of death, 37 patients (52, 8%) had a CD4 count greater than 200cells/mL and 16 patients (23%) had undetectable plasma viral load. In 57 cases (63%), the death occurred within the first year after start of antiretroviral therapy. The main causes of death were: tuberculosis (35%), cryptosporidiosis (19%), cryptococcosis (13%), cerebral toxoplasmosis (9%), Kaposi sarcoma (6%), non Hodgkin’s lymphoma (2%), atypical mycobacteriosis (2%), cerebral lymphoma (1%), aspergillosis (1%), HIV wasting syndrome (1%) and cancer of cervix (1%). Non AIDS related deaths were noticed in three cases (3%) and the immune reconstitution inflammatory syndrome in six cases (7%).
Conclusion |
In Casablanca, the main cause of death among HIV-infected patients is tuberculosis. Collaboration between the national tuberculosis and AIDS programs has been established to improve the prevention, detection, diagnosis and management of HIV/tuberculosis co infection.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Objectif |
Décrire les causes de décès des patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) traités par thérapies antirétrovirales à Casablanca.
Méthodes |
Étude rétrospective des patients ayant eu une infection à VIH et traités par des antirétroviraux et suivis dans le service des maladies infectieuses de Casablanca de juin 1999 à novembre 2009. Les dossiers des 91 patients décédés ont été analysés.
Résultats |
Depuis juin 1999, 1243 patients étaient traités par des antirétroviraux. Le décès était survenu chez 91 patients (7,3 %). L’âge moyen au moment du décès était de 36ans. Quarante-six patients (50,5 %) étaient de sexe masculin et 86 (94,5 %) étaient classés au stade C. À l’initiation des antirétroviraux, le nombre moyen des lymphocytes TCD4 était de 96cellules/mL (1–626) et la moyenne de la charge virale était de 5,65 log10. Tous les patients ont eu des antirétroviraux pendant une durée moyenne de neuf mois (1–48 mois). Trente-sept patients (52,8 %) avaient un nombre de lymphocytes TCD4 supérieur à 200cellules/mL et 16 patients (23 %) avaient une charge virale indétectable. Dans 57 cas (63 %), le décès était survenu durant la première année après le début des trithérapies. Les principales causes de décès étaient : la tuberculose dans 32 cas (35 %), la cryptosporidiose intestinale dans 17 cas (19 %), la cryptococcose neuroméningée dans 12 cas (13 %), la toxoplasmose cérébrale dans huit cas (9 %), le sarcome de Kaposi dans cinq cas (6 %), le lymphome malin non hodgkinien dans deux cas (2 %), la mycobactériose atypique dans deux cas (2 %), le lymphome cérébral dans un cas (1 %), l’aspergillose dans un cas (1 %), le syndrome cachectique dû au VIH dans un cas (1 %) et le cancer du col utérin dans un cas (1 %). Les maladies non classantes sida étaient responsables du décès dans trois cas (3 %) et le syndrome inflammatoire de reconstitution immune dans six cas (7 %).
Conclusion |
À Casablanca, la principale cause de décès des patients infectés par le VIH est la tuberculose. Une collaboration conjointe du programme national de lutte contre la tuberculose et de celui de lutte contre le sida a été mise en place, afin d’améliorer la prévention, le dépistage, le diagnostic et la prise en charge de la coinfection VIH/tuberculose.
Ce qui était connu
• | Au Maroc, malgré l’accès aux thérapies antirétrovirales, le diagnostic de l’infection à VIH se fait à des stades avancés de la maladie. |
• | Dans les pays industrialisés, les complications cardiovasculaires, les hépatites et les cancers sont les principales causes de décès des patients infectés par le VIH à l’ère thérapies antirétrovirales. |
• | Au Maroc, il n’existe pas de données sur les causes de décès des patients infectés par le VIH. |
Ce qu’apporte cet article
• | La tuberculose est la principale cause de décès (35 %) des patients infectés par le VIH à l’ère des thérapies antirétrovirales. |
• | Le décès survient chez des patients en précarité socioéconomique, au stade C de leur maladie où l’immunodépression est profonde et le plus souvent au cours de la première année de prise en charge. |
• | Au Maroc, la chimioprophylaxie de la tuberculose et le test de dépistage du VIH à l’initiative du soignant sont recommandés. |
Plan
Vol 41 - N° 7-8
P. e386-e390 - juillet 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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