Symptomatologie dépressive et hémorragies cérébrales spontanées : caractéristiques, facteurs prédictifs et profil évolutif - 19/06/12
Résumé |
Contexte et objectif |
La survenue d’une symptomatologie dépressive est une complication fréquente au décours d’un AVC. Les données dont nous disposons concernent essentiellement l’ischémie cérébrale. L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques de la symptomatologie dépressive dans l’hémorragie cérébrale spontanée.
Méthodes |
Cinq cent soixante deux patients ont été recensés prospectivement et de façon consécutive de novembre 2004 à mars 2009. Une évaluation thymique a été obtenue chez 192 (73 % ; IC95 % 68–78) des 262 patients survivants à 6 mois. Étaient considérés comme présentant une symptomatologie dépressive les patients dont le score à l’échelle MADRS (Mongomery-Asberg Depression Rating Scale) était ≥ 7. Les caractéristiques des patients avec et sans symptomatologie dépressive à 6 mois ont été comparées (régression logistique). Afin d’évaluer le profil évolutif de la symptomatologie dépressive, l’analyse a été répétée dans une sous-population de 111 patients ayant été évalués à 6 mois, 1 an et 2 ans. L’influence de la survenue d’une symptomatologie dépressive à 6 mois sur le pronostic à 2 ans a été étudiée par courbes de survie (Kaplan-Meier) et modèles de Cox.
Résultats |
La prévalence de la symptomatologie dépressive à 6 mois d’une hémorragie cérébrale spontanée était de 33 % (IC95 % 28–39). La proportion de patients présentant une symptomato logie dépressive était stable au cours du temps. En revanche, les facteurs associés à la présence d’une symptomatologie dépressive évoluaient avec le temps. Le handicap fonctionnel influençait la thymie à 6 mois (OR 1.951 ; IC95 % 1.001–3.812). Le déclin cognitif était associé à la symptomatologie dépressive à 1an (OR 1.088 ; IC95 % 1.006–1.176) et 2 ans (OR 1.128 ; IC95 % 1.034–1.230). L’antécédent de dépression et les réhospitalisations étaient des facteurs de risque importants de survenue de symptômes dépressifs. Les caractéristiques liées à l’hémorragie elle-même n’influençaient pas la survenue d’une symptomatologie dépressive. La survenue d’une symptomatologie dépressive à 6 mois n’influençait pas la mortalité à 2 ans (HR 0.998 ; IC95 % 0.729–1.370).
Conclusion |
Le dépistage d’une symptomatologie dépressive au décours d’une hémorragie cérébrale doit être réalisé de façon systématique et répétée. Les modèles prédictifs proposés pourront être une aide en pratique courante pour le clinicien.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 168 - N° S1
P. S33 - janvier 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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