L’adjonction d’un traitement anti-épileptique réduit le risque de mort soudaine inattendue dans l’épilepsie réfractaire : Une méta-analyse des essais randomisés en double aveugle contre placebo - 19/06/12
Résumé |
Rationnel |
Les morts soudaines inattendues dans l’épilepsie (SUDEP) représentent la principale cause de décès chez les adultes jeunes souffrant d’épilepsie réfractaire, avec un taux annuel de 4/1 000, et une incidence cumulée à 40 ans de plus de 12 % lorsque l’épilepsie a débuté dans l’enfance. A ce jour, aucune méthode de prévention des SUDEP n’a fait l’objet d’étude contrôlée. En revanche, de très nombreux essais cliniques ont testé l’efficacité de traitement antiépileptique (AE) sur les crises d’épilepsie dans le cadre d’études contrôlées, randomisées en double aveugle contre placebo, dans l’épilepsie réfractaire. Nous avons émis l’hypothèse que la mise en commun de ces données pourrait permettre d’évaluer l’impact de l’ajout d’un AE sur le risque de SUDEP, en comparaison du placebo.
Méthode |
Une recherche de tous les études randomisées en double aveugle contre placebo menées dans l’épilepsie réfractaire de l’adulte de 1960 à 2011 a été effectuée à partir des bases de données électroniques pertinentes. Le nombre et les causes décès ont été relevés pour les groupes recevant le placebo ou traitement actif, en distinguant les médicaments et dosages ayant fait ou non la preuve de leur efficacité anti-épileptique (AE efficace versus non-efficace). L’analyse primaire a comparé le taux de SUDEP définie ou probable dans le groupe “AE efficace” en comparaison du groupe placebo par la méthode exacte de Mantel-Haenszel avec exclusion des essais sans évènement.
Résultats |
Trente trois décès, incluant 18 SUDEP définie/probable et 2 SUDEP possible, ont été identifiées au sein des 112 essais sélectionnés. La fréquence des SUDEP définie/probable, ainsi que de toutes les SUDEP, et de toutes les causes de décès, était significativement moindre dans le groupe « AE effiace » par rapport au groupe placebo, avec respectivement, des odds ratio (IC 95 %) de 0,17 (0,05–0,57, p=0,0046), 0,17 (0,05–0,57, p=0,0046) et 0,37 (0,17–0,81, p=0,0131). Ces differences persistaient pour les analyses de sensibilité incluant les patients du groupe “AE non efficace” dans l’un ou l’autre des deux autres groupes. L’incidence des SUDEP définie/probable (IC 95 %) pour 1000 personne-années était de : 0,9 (0,2–2,7) chez les patients du groupe « AE efficace », et de 6,9 (3,8–11,6) pour ceux ayant reçu du placebo.
Conclusion |
Il s’agit de la première étude contrôlée démontrant qu’une intervention peut diminuer de manière significative le risque de SUDEP. L’ajout d’un traitement anti-épileptique à dose efficace réduit ainsi d’un facteur supérieur à 7 le risque de SUDEP définie/probable en comparaison du placebo. Ce résultat incite à une révision plus active du traitement anti-épileptique des patients souffrant de crises pharmaco-résistantes.
Ce travail vient d’être accepté pour publication dans le Lancet Neurology.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 168 - N° S1
P. S5 - janvier 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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