Monsieur K., 51 ans se plaint depuis quelques mois de troubles des deux mains à type d'engourdissements avec décoloration des dernières phalanges des doigts, prédominant au niveau des index et médius gauches, associés à des troubles sensitifs à type de paresthésies transitoires prédominant à gauche ; ces troubles sont majorés par temps froid.

Monsieur K. travaille depuis l'âge de 22 ans dans une entreprise de mécanique automobile. Il usine (meulage, ébarbage, tronçonnage) des pièces métalliques (inox, acier, aluminium, laiton). Pour ce faire, le plus souvent, il maintient les pièces à la main, lors de leur façonnage sur des outils vibrants, effectue également des mouvements de percussion itérative du talon de la main gauche sur certains outils. Il est également amené à utiliser des outils portatifs vibrants (perceuse, meuleuse, tronçonneuse). Il ne porte pas de gants.

Ce salarié n'a pas d'antécédent particulier en dehors d'une appendicectomie durant l'enfance et d'une surdité d'origine professionnelle reconnue en tant que telle. Il ne fume pas, ne prend aucun traitement habituel et ne présente pas d'antécédent familial notable.

L'examen clinique est normal : pas de trouble trophique des doigts, pas de déficit neurologique, signes de Tinel et Phalen négatifs, test d'Allen négatif, pas de signe de connectivite patente, pas de dysthyroïdie clinique.

Sur le plan biologique, Mr K. ne présente pas de syndrome inflammatoire, la recherche de facteurs antinucléaires, anticorps anti IgG, facteurs rhumatoïdes est négative.

Un chronothermogramme est réalisé et montre des troubles neuro-vasculaires fonctionnels bilatéraux, prédominants à gauche, avec un retard de réchauffement des doigts après épreuve du froid.

L'électromyogramme (EMG) ne retrouve pas d'atteinte neurogène périphérique au niveau des membres supérieurs. Une artériographie des membres supérieurs est normale.

Devant ce tableau, quel diagnostic évoquez-vous en premier ? Une déclaration en maladie professionnelle est-elle envisageable ?